PHOTOS - Soixante photographies tirées du royaume de Saba exposées à l’USJ jusqu’au 26 juin «?Portes et portraits du Yémen?»?: souvenirs d’un voyage

À travers soixante photographies exposées au campus des sciences humaines, rue de Damas, Liliane Barakat, Lila Kasparian et Christian Taoutel racontent leur périple, avec plusieurs amis, au cœur de l’Arabie heureuse. De Sanaa à la mer Rouge, à bord de 4x4, ils ont visité Hodeida, Jibla, Zablit, Taêz, traversé des villages et des montagnes, et immortalisé des scènes qui pourraient presque rappeler les temps bibliques. Une exposition placée sous le patronage de l’ambassade de la République du Yémen. Depuis 1991, Liliane Buccianti Barakat, responsable de la section aménagement touristique et culturel à la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph, organise, à la période de Pâques, des voyages pour ses étudiants. Même si «?ces dernières années, pour des raisons de budget, les participants ne sont plus exclusivement des étudiants?», souligne Barakat. En avril 2007, le cap est mis sur le Yémen. À cette occasion, Barakat et deux de ses anciens étudiants, Lila Kasparian et Christian Taoutel, secrétaire général de la Fédération des anciens de l’USJ, braquent leur objectif sur ce pays marqué par de grandes civilisations et «?où la population continue à vivre hors du temps?», signale Barakat. Un labyrinthe de ruelles, des placettes, des escaliers et des mosquées, rythmés par des portraits d’habitants ; des femmes : ombres énigmatiques voilées entièrement de noir?; des petites filles heureuses d’exhiber leur «?henné?»?; des garçons curieux, rieurs, portant le traditionnel «?jambia?» à la ceinture, fière protubérance d’un poignard rangé dans des étuis magnifiques?; des hommes occupés à emmagasiner les feuilles de qat une à une dans leur joue, les mâchant pour faire leur petite boule qui va grossir, grossir toute la journée et leur permettre de refaire le monde, le soir. Sur la fameuse «?route des épices et de l’encens?» où chaque pierre respire l’histoire et révèle le souci du décor fin et de la belle architecture, où les maisons-tours fascinent. De très belles frises géométriques en briques saillantes soulignent chaque étage et encadrent les fenêtres d’une peinture de dentelle. Et, derrière les portes de bois, de fer, dont certaines portent le sceau de Salomon, vestige de la présence juive au Yémen, ou encore sculptées, gravées, toutes ces portes cachent des histoires et des destinées. À découvrir jusqu’au 26 juin. Signalons que cette manifestation a été organisée avec le soutien de la Banque Libano-Française. M.M.