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Actualités - CHRONOLOGIE

MUSIQUE Le Liban hôte du Festival Climats 2008 à Paris Les Moultaka, père et fils, font l’événement

Sous la direction artistique de Benoît Thiebergien, le Festival Climats, organisé par Cité culture (Cité internationale universitaire de Paris), a choisi les musiques du Liban à travers le croisement des esthétiques, moteur de l’innovation et de la création et regard sensible sur la rencontre et le partage des cultures. Le 6 juin, à 19h30, Zad Moultaka créait l’événement Annabi en invitant son père, Antoine Moultaka, dans une lecture musicalement scénographiée (en arabe surtitrée en français) du Prophète de Gibran Khalil Gibran. À partir du texte du Prophète, le compositeur a proposé un travail sonore comme « reconstitution?» d’un Liban imaginaire avec des sonorités en «?trompe l’oreille?»?: bruits urbains et industriels pour créer le vent ou la mer, sons trafiqués de mitraillettes pour évoquer l’univers de la pluie et des moissons, mobylettes, conversations lointaines, l’ombre de la ville… En quelque sorte, l’enfermement du Prophète au cœur de la cité moderne. Pour Zad Moultaka, le Prophète résonne aujourd’hui plus que jamais «?comme un cri silencieux, incitant à la recherche d’un lieu de réconciliation et d’amour intérieurs, comme une ultime tentative de salut?». Une mise en scène sobre, créée par des images acoustiques et synesthésiques, s’appuyant sur les illusions sonores, plus convaincantes, plus poétiques que les «?bruits vrais?»… Une fresque écrin où se sont encochés les mots en arabe du Prophète et la voix hypnotique d’Antoine Moultaka, comédien et metteur en scène à l’origine du renouveau du théâtre libanais en langue arabe dans les années soixante. Une salle pleine et recueillie a acclamé la performance d’Antoine Moultaka, longuement salué. Le public était relativement mélangé et comptait mélomanes, férus de musique contemporaine, et fervents de Gibran, Libanais, Syriens, Algériens ou Français… Une écoute attentive, un silence quasi religieux pendant 70 minutes pour capter l’immense beauté de cette langue, dont la musicalité et la poésie franchissent les frontières de son intelligibilité. Au sujet d’Antoine Moultaka, Jalal Khoury écrivait?: «?Je le tenais pour un acteur d’exception, non seulement pour ses remarquables interprétations de grands rôles classiques et modernes, mais surtout parce qu’il a, à mon sens, conféré à l’expression orale de cette magnifique langue arabe une plasticité nouvelle et mâtiné sa vocalisation d’un registre de vibrations singulières (…)?» Zad Moultaka a su envelopper le texte et le jeu de l’acteur, de façon subtile, en immergeant le public et l’acteur dans des sonorités quotidiennes et sublimées. Un univers étrange et familier, comme un rêve que perce la voix. «?Une sorte d’alchimie sonore…?» Catherine PEILLON
Sous la direction artistique de Benoît Thiebergien, le Festival Climats, organisé par Cité culture (Cité internationale universitaire de Paris), a choisi les musiques du Liban à travers le croisement des esthétiques, moteur de l’innovation et de la création et regard sensible sur la rencontre et le partage des cultures.
Le 6 juin, à 19h30, Zad Moultaka créait...