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Actualités - CHRONOLOGIE

Brésil : le pays où le prix de l’essence n’augmente pas

Le Brésil fait exception en ces temps de hausse vertigineuse du prix du pétrole : l’automobiliste ou le professionnel des transports ne paient pas plus cher leur plein d’essence grâce, en partie, à de larges subventions de l’État La flambée des cours du brut « rend la production agricole et le transport plus chers », mais « la valorisation du real et la stabilité du gazole ont évité un impact plus important au Brésil », a affirmé Renato Maluf, président du Conseil brésilien de sécurité alimentaire (Consea). Le gouvernement a d’abord joué sur les taxes. L’impôt spécial sur le carburant a été réduit en avril de 0,38 à 0,28 real par litre d’essence, et de 0,07 à 0,03 real par litre de gazole. Les taxes représentent 40,5 % du prix de l’essence et 22 % du prix du gazole. Les prix de ces combustibles ont augmenté de 10 % le 30 avril dernier dans les raffineries, mais avec cette baisse d’impôt, « le prix payé par les distributeurs à Petrobras (la compagnie pétrolière d’État brésilienne) est resté le même », a soutenu le directeur du Centre brésilien de l’infrastructure (CBIE), Adriano Pires, lors d’une interview à l’AFP. La dernière hausse des carburants au Brésil remonte à 2005. Depuis, le baril de pétrole est passé de 60 à 130 dollars. Autre facteur contribuant à la stabilité des prix : le Brésil a annoncé en 2006 avoir atteint un statut d’autosuffisance pétrolière. Le pays sud-américain doit toutefois importer du pétrole léger pour le mélanger au brut local, trop lourd. Le Brésil a exporté en moyenne 421 000 barils de pétrole par jour en 2007, mais en a importé 418 000. Petrobras, la florissante compagnie pétrolière nationale qui produit déjà près de deux millions de barils par jour, a annoncé récemment la découverte de gigantesques gisements offshore au large de l’État de Rio de Janeiro. D’autre part, le nombre de véhicules « flex-fuel » marchant à l’essence et à l’éthanol est en constante augmentation. « Petrobras ne peut pas se permettre d’accumuler des stocks d’essence trop importants. Elle pourra toujours exporter son carburant, mais devra alors baisser ses prix car le pétrole brésilien a une forte teneur en soufre et est considéré comme étant de mauvaise qualité par rapport aux standards européens et nord-américains », a ajouté M. Miranda. L’Entreprise brésilienne des recherches énergétiques (EPE) a indiqué dans son bilan 2007 que le gazole avait représenté 50,7 % du total des sources d’énergie utilisées par le transport routier, l’essence 24,4 %, l’éthanol 15,1 % et les autres 9,8 %. « L’éthanol a enregistré une croissance de 34,7 % par rapport à 2006 en raison de son prix intéressant par rapport à l’essence », a souligné l’EPE. Le prix à la pompe du litre d’essence est de 1,50 dollar à São Paulo, la grande métropole brésilienne, celui du gazole de 1,24 dollar et celui de l’éthanol de 0,91 dollar.
Le Brésil fait exception en ces temps de hausse vertigineuse du prix du pétrole : l’automobiliste ou le professionnel des transports ne paient pas plus cher leur plein d’essence grâce, en partie, à de larges subventions de l’État
La flambée des cours du brut « rend la production agricole et le transport plus chers », mais « la valorisation du real et la stabilité...