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Cotisation volontaire : une bonne idée en apparence, un échec dans la pratique

Tous ceux qui ont opté pour la cotisation volontaire savent bien que cette branche de la CNSS ne fonctionne pas correctement. Les assurés volontaires, qui payent 90 000 livres par mois et suivent un régime spécifique à eux, attendent actuellement de longs mois pour être remboursés, et ne sont pas les bienvenus dans les hôpitaux, qui ne les acceptent qu’en cas d’urgence. Pourquoi ? Eh bien, parce que cette section connaît un déficit très important que rien, et surtout pas les cotisations, ne parvient plus à combler. Les différentes personnes interrogées ont toutes donné le même son de cloche au sujet de la cotisation volontaire, et expliqué les raisons d’un échec on ne peut plus prévisible. En effet, toutes s’accordent à penser que cette mesure a été prise par le gouvernement pour des raisons purement politiques, voire démagogiques, sans avoir été réellement calculée. La cotisation volontaire est actuellement un régime à part, c’est-à-dire que seules les cotisations de ses membres viennent l’alimenter en fonds, totalement séparée des autres sections comme les indemnités, la santé ou les allocutions familiales. Or, quand le gouvernement a ouvert cette porte à des personnes non inscrites initialement à la CNSS, l’option a surtout intéressé, et c’est normal, une clientèle d’un certain âge, qui ressent le besoin d’une couverture sociale que l’État ne lui fournit pas en temps normal. Résultat : avec des cotisations relativement basses, ce sont des dépenses significatives qui attendaient la caisse. La conséquence logique, c’est un déficit qui s’élève actuellement à quelque 82 milliards de livres selon le directeur général de la CNSS, Mohammad Karaké (100 milliards, selon d’autres sources). M. Karaké assure que la caisse « a déjà déboursé plus de 140 milliards de livres pour les assurés volontaires ; nous ne gardons pas l’argent des cotisations dans la caisse, comme on nous en accuse, mais la situation devient intenable parce que nous ne pouvons compter que sur les cotisations des membres ». Pour lui, « si l’État veut que cette initiative réussisse, il faut qu’il comble lui-même le déficit ». Le président du syndicat des propriétaires des hôpitaux, Sleimane Haroun, affirme quant à lui que les hôpitaux n’ont plus la capacité d’accepter cette catégorie de patients, à moins d’une urgence, les transférant généralement vers les hôpitaux publics. « Les délais de paiement sont énormes », explique-t-il. Selon M. Zakhia, le principe même de cette cotisation volontaire est absurde, et c’est ce qui en explique l’échec. « La Sécurité sociale, par essence, doit être obligatoire, souligne-t-il. Elle se fonde sur le principe de la solidarité sociale, c’est-à-dire que certaines catégories paient pour d’autres. Il faut donc ouvrir cette catégorie aux autres composantes de la Caisse, et changer la loi pour cela, sinon, elle ne fonctionnera pas et continuera de fragiliser la CNSS. » Si tant de personnes se sont inscrites à la cotisation volontaire, pour la plupart des personnes âgées, c’est qu’il existe au Liban une réelle injustice, puisque les plus de 64 ans cessent d’être couverts par la Sécurité sociale, alors même que les assurances refusent de les couvrir ou leur font payer un tarif exorbitant. On parle en outre d’instaurer un régime d’assurance retraite qui remplacerait les indemnités de fin de service, mais le débat n’a pas encore abouti à un résultat concret. M. Karaké rappelle que la CNSS « avait proposé un projet de pension retraite qui a été étudié durant plus d’un an en commission parlementaire, mais qui n’a pas encore été adopté en raison de la situation du pays ». Il espère qu’il sera remis sur le tapis bientôt.
Tous ceux qui ont opté pour la cotisation volontaire savent bien que cette branche de la CNSS ne fonctionne pas correctement. Les assurés volontaires, qui payent 90 000 livres par mois et suivent un régime spécifique à eux, attendent actuellement de longs mois pour être remboursés, et ne sont pas les bienvenus dans les hôpitaux, qui ne les acceptent qu’en cas d’urgence....