Mon double, mon frère LES SORTIES DE LA SEMAINE

The Lives of Others (La vie des autres)?, de Florian Henckel von Donnersmarck Avec Ulrich Muhe, Sebastian Koch et Martina Gedeck. Gerd Wiesler est un agent de la Stasi, police politique de renseignements, d’espionnage et de contre-espionnage du régime communiste de la République démocratique allemande (de 1950 jusqu’à la chute du mur en 1989). Chargé de surveiller un couple d’artistes qui, jusqu’à présent, ont leur dossier trop clean, donc de surcroît louche, le policier va installer des micros et des caméras qui lui permettront de suivre les moindres pas du couple. Au fur et à mesure que la traque commence, le policier déshumanisé (excellent Muhe) va découvrir peu à peu les sentiments et plus particulièrement l’amour. Il est intrigué par la pudeur, l’élégance des rapports de ce couple qui finit par le fasciner, le séduire et gagner son cœur. Que dire de cette œuvre qui a raflé tous les prix sur son passage?? De Vancouver à Varsovie, en passant par Londres et les États-Unis (Oscar du meilleur film étranger 2007). Que penser de cet acteur qui voit son identité se fondre dans celle des autres et son humain renaître avec la souffrance, mais également par l’amour des autres?? Cette œuvre magistrale, qui sort petit à petit du contexte simplement historique pour atteindre une dimension globale et humaine, émeut par son intelligence et sa passion émotionnelle. Sur fond de musique du génial Gabriel Yared, ce film (qui n’arrive que rarement) est un enchantement pour les yeux (par son esthétique minimaliste) et pour les cœurs (par son écho retentissant). CINÉMACITY, EMPIRE DUNES Leatherheads, de George Clooney Avec George Clooney et Renée Zellweger. En 1925, à Duluth, Dodge Connolly, propriétaire et joueur-vedette des «?Bulldogs?», l’équipe de football professionnel locale, connaît de sérieux problèmes financiers. Pour relancer sa formation, il recrute Carter Rutherford, star de l’équipe de l’Université de Princeton, également célèbre pour ses actes de bravoure lors de la Première Guerre mondiale. La nouvelle acquisition des «?Bulldogs?» attire pour d’autres raisons l’attention de la journaliste Lexie Littleton. Chargée par son éditeur d’enquêter sur les véritables faits d’armes du jeune homme et de nuire à la fois à sa réputation, la belle et ambitieuse reporter va se trouver aux prises d’un jeu amoureux. Dans cette comédie agréable, mais qui manque quand même de souffle, George Clooney se donne un double rôle. D’abord celui de vedette principale, un rôle dans lequel il excelle, puis celui de réalisateur, où il est un peu moins habile. Si les images sont belles et la reconstitution historique honnête, son film, qui s’inscrit dans la lignée des comédies Slapstick à la Buster Keaton, ne convainc pas. Ce n’est ni tout à fait un film de football ni tout à fait une comédie romantique, mais quelque chose entre les deux. Certes, Clooney se tire bien dans toutes les situations et son potentiel comique n’est plus à prouver, mais cela ne suffit pas pour que le film tienne la route surtout que la Zellweger finit pas nous taper sur les nerfs avec ses airs énamourés et ses simagrées formatées. Leatherheads, dont le titre s’inspire des bonnets en cuir que portaient à l’époque les premiers footballeurs américains, est une comédie sans grande prétention, qui ne tire sa force que de sa reconstitution historique et du charisme de George Clooney. GRAND CINEMAS ABC/ GRAND CONCORDE, CINEMACITY, EMPIRE GALAXY The Bucket List, de Rob Reiner Avec Jack Nicholson et Morgan Freeman. Carter Chambers et Edward Cole sont deux gars dans le crépuscule de leur âge qui n’ont rien en commun. L’un garagiste (Freeman), ayant laissé ses rêves de professeur de philosophie très loin derrière lui afin de subvenir aux besoins de sa famille, et l’autre (Nicholson), à la tête d’un empire, mais vivant en solitaire. Rien ne réunit ces deux gars sauf la chimiothérapie qu’ils sont en train de subir dans la même chambre d’hôpital. Les deux compères, en phase terminale, vont un jour mettre leurs différences de côté et tenter de dresser une liste de ce qu’ils aimeraient encore faire avant de mourir. Certes, Rob Reiner a deux atouts en main pour aborder ce film?: d’abord, deux grands comédiens qui rendent le verbe et la prestation différents et ensuite, le sujet qui ne peut qu’émouvoir et séduire un public friand de ce genre d’émotion. Mais voilà que ce film ne verse à aucun instant dans le sirupeux ou dans le pathos. Nos deux malades ont la tête sur les épaules et ne tentent pas faire verser des larmes, mais de traduire une réalité très difficile. Que ferait-on si on n’a plus que quelque temps à vivre?? C’est une question que toute personne se pose sans jamais oser y répondre. Le dialogue du film est émouvant, attendrissant, mais également plein d’humour. Le sujet de la vieillesse et de la maladie est traité avec pudeur et intelligence. On retrouve le Jack Nicholson de M.?Schmidt, qui aime oser et prendre des risques, et l’on ne s’ennuie pas dans ce long-métrage qui est porté à bout de bras par ces deux magnifiques acteurs. Une comédie douce-amère malgré son sujet dramatique et qui parle plus de vie que de mort. GRAND CINEMAS ABC/ GRAND CONCORDE/GRAND LAS SALINAS, CINEMACITY, EMPIRE GALAXY, ESPACE The Hunting Party, de Richard Shepard Avec Richard Gere et Diane Kruger. Ce film est basé sur une histoire vraie, la traque du leader bosniaque Radovan Karadic. Fondateur du Parti démocrate serbe en Bosnie-Herzégovine en 1989, celui-ci gouverne la province serbe de Bosnie tout de suite après l’éclatement de la Yougoslavie, en 1991. Accusé d’avoir ordonné, pendant la guerre, le nettoyage ethnique des Bosniaques et des Croates — notamment le massacre de Srebrenica —, Radovan Karadic est recherché pour crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. À partir de 1996, le dirigeant est en fuite. La traque durera huit ans, ne s’achevant qu’en 2005. The Hunting Party reprend donc ces faits tout en les romançant et c’est Richard Gere qui se transforme en reporter de guerre et qui, pour des raisons qu’on connaîtra au milieu du film, pourchassera, en compagnie de deux collègues, celui qu’on a appelé «?The Fox?». Un film peu élaboré et faible par rapport au sujet qu’il traite. Dommage. GRAND CINEMAS ABC/ GRAND CONCORDE, GRAND LAS SALINAS