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Actualités - CHRONOLOGIE

Une initiative de l’Association libanaise pour le développement local (ALDL) Le Sérail de Baabda sur la liste des monuments protégés

Suite à l’arrêté n° 18 signé par le ministre sortant de la Culture M. Tarek Mitri, le Sérail de Baabda, actuellement siège de la mohafaza du Mont-Liban, a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Situé sur une colline surplombant Beyrouth, le bâtiment a été édifié en 1775 par l’émir Haïdar Chéhab. En 1883, les habitants de Baabda l’avaient acheté de leurs propres deniers pour l’offrir au gouvernement turc de la « moutassarrifia ». Couvrant une superficie de 7 852 m2, le Sérail fut agrandi en trois étapes : Wissa Pacha construira les ailes est et ouest ; Naoum Pacha, l’aile nord, et Mouzaffar Pacha, le grand portail. C’est à l’initiative et grâce aux efforts soutenus de l’Association libanaise pour le développement local (ALDL) que le prestigieux édifice figure désormais dans l’inventaire des monuments protégés. En effet, en l’absence de tout dossier technique permettant à la Direction générale des antiquités (DGA) d’entreprendre cette opération, les membres de l’ALDL ont décidé de faire bouger les choses. Des démarches ont été entreprises auprès des différentes administrations afin de réunir les documents et informations nécessaires pour faire avancer la procédure : photos, plans, cartes du bâtiment, rapports de restaurations antérieures, titre de propriété tel que délivré par les services du registre foncier, l’acte en vertu duquel 250 familles de Baabda s’étaient engagées en 1883 à acheter le Sérail de l’émir Haïdar, les cautions assurées par ces mêmes familles en gage de paiement et frappées de leur sceau et enfin la comptabilité d’époque telle qu’établie par les donateurs. Les documents ainsi rassemblés sont remis à la DGA qui décide alors d’entamer les formalités pour l’inscription du bâtiment sur la liste des monuments historiques. Le Sérail bénéficie aujourd’hui des mesures réglementaires de protection. Toute opération de rénovation ou d’entretien fera l’objet d’une autorisation spéciale délivrée par le service des antiquités dont la première expertise a relevé des dommages au niveau de la structure, des façades, du décor, ainsi qu’au niveau des travaux de réparations entrepris à l’aveuglette, au cours des années passées. La maîtrise d’œuvre des travaux de restauration prévus sur le site a été confiée au Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). Mais au-delà de la réhabilitation architecturale, l’ALDL se soucie tout autant de « rendre à l’édifice la dimension historique qu’il mérite, en le transformant en centre national d’art et de culture. Une idée séduisante que nous soumettons à la réflexion des habitants de Baabda sans l’agrément desquels nous ne mettrons pas ce projet à exécution », souligne Marie-Claude Hélou Saadé, présidente de l’association. Docteur en droit des affaires de l’université de Paris, elle fait observer que « dans les États modernes, les démarches participatives font partie intégrante de tout processus de développement. Il est donc normal, dans ce contexte, que les acteurs locaux des secteurs public et privé soient étroitement associés à toute action engageant l’avenir de leur localité ». Une campagne d’information concernant l’affectation de ce bâtiment a été lancée sur le site www.adl.globaladvocacy.com, permettant ainsi aux habitants de Baabda d’exprimer leur avis. Un comité de suivi mixte a été créé, comprenant des représentants de l’administrateur du Mont-Liban et de la municipalité de Baabda, les moukhtars, les familles dont les aïeux avaient participé à l’achat du Sérail, ainsi que les membres de l’association. Marie-Claude Hélou Saadé signale, à cette occasion, le solide appui apporté par le mohafez Antoine Sleimane, qui « nous a ouvert toutes grandes les portes du Sérail et de son administration afin que nous puissions faire nos recherches et poursuivre nos travaux », dit-elle. L’hôpital gouvernemental de Baabda Pour un petit rappel, l’Association libanaise pour le développement local, qui regroupe des experts, médecins, ingénieurs, juristes et scientifiques, a été fondée en mars 2007. Elle a à son actif la campagne menée auprès des responsables pour désamorcer, « après huit mois d’immobilisme des pouvoirs publics », un missile non explosé, largué par l’aviation israélienne, en juillet 2006, à proximité du pont de Baabda. De même, elle a suivi « dans les moindres détails » les démarches en vue de la reconstruction du pont dont les travaux ont été confiés à la société d’entreprises Cambris. L’ALDL s’est également mobilisée en faveur de l’hôpital gouvernemental de Baabda menacé de fermeture en raison de l’aggravation de sa situation financière. Fondé en 1950, cet hôpital dessert depuis plusieurs décennies la localité et ses environs et fournit assistance à une population défavorisée. Affilié en 1998 à la faculté des sciences médicales de l’Université libanaise, l’établissement hospitalier est actuellement dans un état de délabrement avancé et « fonctionne à seulement 30 % de sa capacité », indique Marie-Claude Hélou Saadé, ajoutant que les contacts entrepris par l’association a permis d’obtenir une aide d’environ cinq millions de dollars du gouvernement italien. Au mois de septembre prochain, le CDR signera avec les représentants du gouvernement italien un « memo of understanding », en vertu duquel le montant sera alloué à la restauration de l’hôpital. L’ALDL a marqué aussi un point en obtenant l’ouverture d’une ligne d’autobus 26B assurant la liaison régulière entre la région de Wadi Chahrour et Beyrouth. « Voilà qui permettra de sortir la localité de son isolement et d’améliorer la qualité de vie de ses habitants. Certains d’entre eux, privés de voitures personnelles en raison de la modestie de leurs moyens, s’étaient retrouvés au chômage, et les étudiants ne pouvaient rejoindre leur université sans avoir recours, quand l’occasion se présentait, au covoiturage. Une situation qui, avec le temps, a favorisé l’exode des jeunes et de la population active », signale la présidente de l’Association. L’ALDL travaille actuellement sur l’épineux problème des groupes électrogènes de quartier. Dénonçant la tarification sauvage, l’arbitraire dans la fourniture des heures de courant, l’utilisation des biens publics pour l’installation des câbles, la pollution et le bruit, Saadé insiste sur l’« urgence d’organiser, dans toutes les régions du Liban, les relations entre les consommateurs et les fournisseurs en évitant le piège des demi-solutions ». La tarification sera établie en fonction d’une étude approfondie tenant compte des différents paramètres de la composition du prix comme la puissance du générateur, le coût de l’entretien, le prix du combustible, les variations dans la fourniture de courant par l’EDL. En bref, les membres de l’ALDL, qui ne dépend que de l’autofinancement de ses adhérents, comptent s’attaquer à une multitude de problèmes. Ils n’ont aucune restriction d’ordre régional et peuvent, assurent-ils, concevoir des projets à dimension nationale. Il est possible de les contacter au 03-816144 ou ALDLinfo@globaladvocacy.com May MAKAREM
Suite à l’arrêté n° 18 signé par le ministre sortant de la Culture M. Tarek Mitri, le Sérail de Baabda, actuellement siège de la mohafaza du Mont-Liban, a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Situé sur une colline surplombant Beyrouth, le bâtiment a été édifié en 1775 par l’émir Haïdar Chéhab. En 1883, les habitants de Baabda l’avaient acheté de leurs...