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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement - Le calvaire dure depuis deux ans, des experts britanniques ont conclu que l’éruption pourrait durer des années Un volcan de boue continue ses ravages en Indonésie

Les victimes d’une éruption catastrophique de boue volcanique en Indonésie ont manifesté hier à Djakarta pour dénoncer deux ans d’« inaction » du gouvernement. Ces familles qui se sont rassemblées devant le palais présidentiel ont tout perdu. Elles ont traversé l’île de Java pour marquer l’anniversaire du début de leur calvaire : le 29 mai 2006, dans la région peuplée de Sidoarjo, a commencé à jaillir des entrailles terrestres un liquide visqueux, chaud et nauséabond. La boue n’a depuis cessé de s’étendre. La « fuite » est intervenue à proximité d’un puits de forage de Lapindo Brantas, une société appartenant à la famille Bakrie du nom du ministre indonésien des Affaires sociales Aburizal Bakrie. Celui-ci a été récemment classé par le magazine GlobeAsia homme le plus riche d’Indonésie. Selon la thèse majoritaire, Lapindo a causé le désastre en commettant une grave erreur technique : elle n’a pas protégé un forage exploratoire de gaz d’un « chemisage », qui prévient une montée subite de liquide ou de gaz sous pression. Toutes les tentatives de colmatage du « volcan de boue », y compris une très originale opération consistant à larguer dans le cratère formé des centaines de boules de béton enchaînées, ont échoué. Des experts britanniques ont conclu que l’éruption pourrait durer des années. Au moins 36 000 personnes ont déjà été forcées de fuir l’avancée du lac de boue. « Les données les plus récentes remontant à mars montrent que 640 hectares de terrains sont recouverts par la boue », a expliqué Ahmad Zulkarnain, porte-parole de l’équipe officielle chargée de lutter contre la catastrophe. Il a précisé que le volume quotidien toujours expulsé était estimé à 150 000 m3, soit la capacité de 75 piscines olympiques. Des digues tentent de canaliser la boue pestilentielle vers une rivière qui se jette dans la mer à l’est de Java. Les centaines de familles déplacées continuent à exiger justice, tout en vivant dans la crainte, même à plusieurs kilomètres de leur ancien foyer. « Nous vivons toujours dans la peur de voir l’endroit où nous habitons (aujourd’hui) submergé par la boue. La digue de Renokenongo s’est récemment affaissée de deux mètres et il y a des nouvelles fuites de gaz un peu partout », a relaté à l’AFP Sunarto, habitant non loin du « volcan ». Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a souvent donné l’impression d’être sous l’influence de la puissance du clan Bakrie. En décembre 2006, il a ordonné à Lapindo de verser 420 millions de dollars en compensation pour la catastrophe. Mais plus tard, le gouvernement a également décidé de débloquer 77 millions de dollars comme s’il s’agissait d’une banale catastrophe naturelle. Lapindo affirme que l’inondation est due à un séisme qui a ébranlé le 27 mai 2006 le centre de Java mais a cependant versé à 12 039 victimes pouvant présenter un titre de propriété une somme correspondant à 20 % de la valeur de leur terrain. Le reste sera versé très prochainement, a affirmé Yuniwati Teryana, une responsable de la société. Une agence gouvernementale a estimé que le montant des pertes dues au volcan de boue dépassait 3 milliards de dollars.
Les victimes d’une éruption catastrophique de boue volcanique en Indonésie ont manifesté hier à Djakarta pour dénoncer deux ans d’« inaction » du gouvernement.
Ces familles qui se sont rassemblées devant le palais présidentiel ont tout perdu. Elles ont traversé l’île de Java pour marquer l’anniversaire du début de leur calvaire : le 29 mai 2006, dans la région...