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Actualités - CHRONOLOGIE

Le «?télectroscope?», un «?tunnel?» qui relie Londres à New York

Campé devant un «?tunnel?» sous le pont de Brooklyn (sud de New York), David Stewart est venu avec sa femme et leurs trois enfants montrer sa dernière-née à sa sœur qui regarde le bébé en direct depuis Londres grâce au «?télectroscope?». «?C’est Poppy?? Elle est superbe?!?» rédige la sœur au feutre sur un écriteau qu’elle brandit à l’autre bout du «?tunnel?» à côté du Tower Bridge de la capitale britannique. De Brooklyn, on peut voir la sœur, l’écriteau et des curieux attendant de communiquer visuellement avec les cousins d’outre-Atlantique. Cette scène insolite se passe au bord de l’East River, au débarcadère des ferries. Le «?télectroscope?», œuvre de l’artiste britannique Paul St-Georges, restera en place jusqu’au 15 juin. Des pourparlers sont en cours pour relier d’autres villes du monde, en Europe, en Chine et peut-être en Russie. L’attraction est gratuite côté américain et coûte 1 livre côté anglais. Et s’il s’agit en fait d’une liaison vidéo à haute définition qui permet de se voir et d’être vu en temps réel, les organisateurs et les badauds veulent tous croire à la magie et à la poétique version d’un tunnel reliant l’Amérique à la Grande-Bretagne. Comme semble le montrer le gigantesque serpent de cuivre qui disparaît sous terre au bout d’une quinzaine de mètres. «?Mon objectif est de concrétiser des projets qui ont été imaginés à la fin du XIXe siècle?», raconte l’artiste dans une interview à l’AFP. Fasciné par ces croquis dessinés par un arrière-grand-père découvert tardivement, «?parce qu’il était interdit de parler de lui dans ma famille?», il veut continuer à réaliser des chimères nées de l’imagination d’auteurs de science-fiction comme Jules Verne ou H.G. Wells. «?Ma prochaine œuvre aura un rapport avec la machine à explorer le temps de Wells?», explique cet artiste de 53 ans sans donner plus de détails. «?Je fais aussi beaucoup de recherches au Musée des arts et métiers à Paris sur Étienne-Jules Marey?», ajoute-t-il. Le scientifique français Étienne-Jules Marey, pionnier de la photographie et précurseur du cinéma, fut un chercheur de la prise de vues du mouvement. «?Je veux travailler sur ces idées géniales qui n’ont pas été réalisées, parfois pour des raisons absurdes, et qui auraient tout changé si elles l’avaient été?», souligne-t-il. Il évoque notamment la disparition subite et mystérieuse en 1890 de Louis le Prince, un passionné de photographie animée qui aurait pu être considéré comme le père du cinéma avant les frères Lumière ou l’Américain Thomas Edison. Interrogé sur le «?mystère?» du «?télectroscope?», Paul St-Georges reste évasif et refuse d’admettre que le tunnel n’existe pas. «?Il y a des tunnels sous Paris, sous Londres, je veux que les gens croient que le tunnel existe?», souligne-t-il. «?C’est un jeu plein d’imprévu et de rêve, notamment grâce à l’absence de son, et aussi parce qu’il y a des acteurs des deux côtés?», insiste-t-il. «?Ainsi, le premier matin c’était extraordinaire, j’étais devant le “télectroscope” à Londres, nous avons vu une voiture de la police de New York arriver dans la lunette, avec son gyrophare, les policiers sont descendus et nous ont regardés, alors nous avons parodié les gestes des shérifs et ils ont fait de même?!?» raconte-t-il. Paola MESSANA (AFP)
Campé devant un «?tunnel?» sous le pont de Brooklyn (sud de New York), David Stewart est venu avec sa femme et leurs trois enfants montrer sa dernière-née à sa sœur qui regarde le bébé en direct depuis Londres grâce au «?télectroscope?».
«?C’est Poppy?? Elle est superbe?!?» rédige la sœur au feutre sur un écriteau qu’elle brandit à l’autre bout du «?tunnel?»...