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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - En plein Marie-Antoinettemania Madame Royale sort de l’ombre dans une biographie américaine

WASHINTON, d’Irène MOSALLI Les biographes de sa mère ont passé à côté d’elle, la qualifiant «?d’insupportablement hautaine?», de «?boudeuse?», de «?mentalement?inerte?»… Sa mère?? Marie-Antoinette. Elle, Marie-Thérèse-Charlotte de Bourbon. Alors que la reine Marie-Antoinette connaît actuellement une nouvelle gloire avec le film de Sofia Coppola et une exposition qui lui est consacrée, Marie-Thérèse vient de sortir de l’ombre sous la plume de l’auteur américaine Susan Nagil qui vient de lui consacrer un ouvrage intitulé Marie-Thérèse, fille de la terreur, abondamment illustré. Elle relève le défi de rendre son dû à l’une des figures de l’histoire tombée dans l’oubli et que Napoléon, de retour de l’île d’Elbe, avait qualifiée du «?seul homme de la famille?». À sa naissance, en 1778, elle avait pourtant fait la joie de sa mère qui, évoquant la loi salique, lui avait chuchoté?: «?Un fils aurait été la propriété de l’État. Toi, tu seras à moi.?» Depuis son enfance, relate Susan Nagil, Marie-Thérèse était le reflet de sa mère, qu’elle arbore en version mini les robes à panier («?qui pesaient autant qu’elle?») ou qu’elle folâtre dans les jardins du Petit Trianon. Elle aurait hérité l’élégance de sa mère, mais non son charisme. Redonner vie à une relique L’auteur porte une grande sympathie à son personnage lorsqu’elle met notamment en relief les pressions des événements historiques ayant pesé sur l’enfant. Au moment où la monarchie est assiégée par les révolutionnaires, Marie-Thérèse apparaît comme un pilier pour ses parents après l’échec de la fuite à Varennes notamment, habituant son petit frère au confinement qui était intolérable pour sa mère. Après la mort de ses parents, elle est donnée à la famille autrichienne de sa mère, en échange de quelques prisonniers français. À partir de là, elle consacre sa vie à la mémoire de ses parents, de même qu’à promouvoir la cause des Bourbon. En 1799, elle épouse son cousin, Louis-Antoine de Bourbon, duc d’Angoulême. Elle a été appelée Madame Royale pour la différencier de sa tante. Au fil des pages, le lecteur suit son évolution?allant de princesse à prisonnière et à la duchesse inébranlable dans ses convictions royalistes, malgré la montée des forces démocratiques en Europe. Le cours de l’histoire a poussé de côté la fille de Louis XVI. À l’instar de la chemise tachée de sang que portait son père sur l’échafaud et qu’elle a conservée jusqu’à la fin de ses jours, elle est demeurée, aux yeux des historiens, pareille à une relique. La biographe américaine a voulu lui effacer cette image et la faire revivre, en particulier durant son âge adulte, largement passé en exil. À noter que dans la préface, Nagil réfute la version de Marie-Thérèse ayant passé une vie de réclusion en Allemagne après s’être fait remplacer par une demi-sœur.
WASHINTON, d’Irène MOSALLI

Les biographes de sa mère ont passé à côté d’elle, la qualifiant «?d’insupportablement hautaine?», de «?boudeuse?», de «?mentalement?inerte?»… Sa mère?? Marie-Antoinette. Elle, Marie-Thérèse-Charlotte de Bourbon.
Alors que la reine Marie-Antoinette connaît actuellement une nouvelle gloire avec le film de Sofia Coppola et une...