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Actualités - CHRONOLOGIE

Koweït Les milieux d’affaires sceptiques sur les réformes économiques

Les milieux d’affaires au Koweït demeurent sceptiques sur la mise en œuvre de profondes réformes économiques, longtemps restées dans les tiroirs, à moins d’une collaboration accrue entre le gouvernement et le Parlement récemment élu dans l’émirat. L’élection du Parlement le 17 mai a souligné le poids croissant des islamistes qui, avec les conservateurs et les populistes, y détiennent les trois quarts des 50 sièges. Malgré cette sous-représentation de libéraux, les analystes conseillent à l’Exécutif de lancer un vaste programme de réformes et de libéralisation de l’économie. « L’initiative doit venir du gouvernement qui devra présenter un plan économique clair au Parlement », préconise l’économiste Kamel al-Harami. Le Koweït a lancé en 1985 un plan quinquennal, mais depuis, la plupart des gouvernements n’ont pas présenté de programmes économiques au Parlement comme le veut la loi. « En dépit de l’impasse politique, les Parlements précédents ont voté des lois économiques fondamentales lorsqu’elles ont été présentées par le gouvernement et c’est la preuve que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement », a ajouté M. Harami. En décembre, le Parlement a voté une loi réduisant les taxes sur les bénéfices des investisseurs étrangers de 55 à 15 % et une seconde loi portant sur la privatisation de la compagnie aérienne Kuwait Airways. Trois mois plus tard, l’Assemblée a été dissoute en raison d’un bras de fer avec le gouvernement et des élections anticipées ont été organisées. Malgré une très grande richesse et une population peu nombreuse (un peu plus d’un million d’âmes), les grands projets économiques et les réformes n’ont été menés que lentement en raison des disputes politiques, de la bureaucratie et d’un manque de planification. En deux ans, le Koweït, 4e plus grand exportateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a vu pas moins de quatre cabinets démissionner, un climat peu propice aux affaires. Près des deux tiers de 78 importants hommes d’affaires interrogés par le quotidien al-Qabas ont dit être pessimistes quant à l’avenir de l’économie koweïtienne. Parmi eux, 48 % ont même déclaré être « très pessimistes ». Produisant 2,5 millions de barils par jour, l’émirat a accumulé durant les neuf derniers exercices budgétaires quelque 100 milliards de dollars et porté ses avoirs à plus de 250 milliards de dollars. « Quelle que soit la composition des nouveaux Parlement et gouvernement, la nature de leurs relations sera déterminante. Elle affectera tout dans le pays, y compris l’économie », a relevé Bayan Investments, un fonds d’investissement dans une récente étude. L’économie reste fortement dépendante du pétrole qui assure 95 % des revenus publics. Elle est dominée par le secteur public, qui contribue à hauteur de 77 % au PIB dont le volume a atteint 110 milliards de dollars en 2007. Les milieux économique et politique s’accordent à penser que la seule façon de réformer l’économie est de privatiser des secteurs-clés qui continuent à être contrôlés par l’État. Un projet de loi sur la privatisation, fixant le cadre d’un passage au privé de nombreuses activités et services, est dans les tiroirs de l’Assemblée depuis 1992 et le gouvernement et les élus répugnent à s’y attaquer. Plusieurs élus populistes rejettent la privatisation des services, craignant une flambée des prix et des pertes d’emplois. Sur le papier, le Koweït a des projets économiques d’un montant de 200 milliards de dollars, mais la plupart n’ont pas démarré en raison d’un climat politique défavorable. « Je pense que le facteur essentiel pour des réformes économiques est d’améliorer la coopération entre le gouvernement et les députés, dont certains ont des idées encourageantes pour l’économie », a conclu M. Harami.
Les milieux d’affaires au Koweït demeurent sceptiques sur la mise en œuvre de profondes réformes économiques, longtemps restées dans les tiroirs, à moins d’une collaboration accrue entre le gouvernement et le Parlement récemment élu dans l’émirat. L’élection du Parlement le 17 mai a souligné le poids croissant des islamistes qui, avec les conservateurs et les populistes, y...