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Histoire Quand les services secrets français détruisaient un navire libyen à Gênes

Cinq ans avant l’attentat contre le Rainbow Warrior de Greenpeace en Nouvelle-Zélande, les services secrets français ont détruit en 1980 une frégate libyenne à Gênes (Italie) lors d’une action clandestine identique. Cette opération est racontée dans un livre qui vient de paraître, Du journalisme au cabinet d’Éric Besson, du journaliste et historien Henri Weill. L’affaire débute en 1980, écrit Henri Weill. Mouammar Kadhafi tente d’exporter sa révolution et finance le terrorisme international. À Tripoli, à deux mois d’écart, les représentations diplomatiques américaine et française sont mises à sac. La France voit d’un mauvais œil les visées libyennes sur le Tchad. Ses services secrets (SDECE) sont chargés de contrecarrer la Libye en conseillant les opposants libyens. En août 1980, un soulèvement de la garnison de Tobrouk échoue. Quelques semaines auparavant, dans la nuit du 6 au 7 juillet à Malte, une bombe détruit les locaux des lignes aériennes libyennes et un incendie dévaste l’Institut libyen de la culture. Ces deux attentats, selon l’auteur, ont été perpétrés par le SDECE. Le SDECE se tourne ensuite vers une cible d’importance, le Dat Awassari, « navire amiral de la flotte libyenne ». Le service Action achète un voilier à Malte à l’abri d’une société installée au Liechtenstein avec un compte bancaire suisse. Le voilier part en croisière. À l’île d’Elbe, deux plongeurs de combat rejoignent le bâtiment. Un « chalutier » livre en mer 30 kg d’explosifs. Dans la nuit du 28 au 29 octobre, les deux plongeurs placent la charge sous la coque du Dat Assawari à Gênes. L’explosion détruit la frégate. À Rome, l’attentat est revendiqué par téléphone le 31 octobre au bureau de l’AFP au nom du « Front maltais de libération ». Le correspondant anonyme affirme : « Nous poursuivrons notre action jusqu’à la libération de Malte des entreprises impérialistes de la Libye. » Un peu plus tard, un communiqué en italien revendique également les deux attentats de juillet à Malte et affirme que cet attentat répond à une « agression libyenne » d’août contre une plate-forme pétrolière italienne louée par Texaco et utilisée pour le compte des autorités maltaises.
Cinq ans avant l’attentat contre le Rainbow Warrior de Greenpeace en Nouvelle-Zélande, les services secrets français ont détruit en 1980 une frégate libyenne à Gênes (Italie) lors d’une action clandestine identique. Cette opération est racontée dans un livre qui vient de paraître, Du journalisme au cabinet d’Éric Besson, du journaliste et historien Henri Weill.
L’affaire...