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EXPOSITION - Elle accroche une quarantaine de toiles à la galerie Alwane (Saïfi)* Conte bleu pour jardins enchantés avec Fatima el-Hajj

Les cheveux noirs coupés court, le regard vif, Fatima el-Hajj est toute menue à côté de ses mégatoiles (une quarantaine de «?mixed-media?», la plus grande étant de 170 x 190) exposées sur les cimaises de la galerie Alwane à Saïfi. Monde enchanté et enchanteur de cette artiste au pinceau magnifiant avec éclat la simplicité et la grandeur de la nature, et les petits détails du quotidien qui jettent de la lumière et de la sérénité sur toute une vie intérieure. Un vrai conte bleu pour jardins secrets et luxuriants touchés par la grâce d’une inspiration où sens de l’élévation et besoin d’immatérialité ont des phosphorescences particulières… Plus de 17 expositions individuelles et une multitude d’expositions collectives à travers le monde (Paris, Londres, Mascate, Khartoum, Le Caire) pour une femme peintre rompue à la tâche, auréolée du prix Picasso à Madrid en 1985 et formée dans les meilleurs centres de beaux-arts entre Saint-Pétersbourg et la Ville lumière. Aujourd’hui, après sa dernière exposition au Koweït en 2005 et fidèle à sa vocation de donner vie, mouvement, forme et couleurs à tout ce qui frôle sa sensibilité et son imagination, Fatima el-Hajj offre aux regards du public sa nouvelle palette, riche de toutes les expériences de ce qui fait la trame d’une vie… Quelle évolution, quel changement?? «?Je donne à voir tout ce qui a changé dans ma vie?», dit-elle en souriant et en jetant un regard complice et affectueux sur l’ensemble de sa production dont les couleurs flamboyantes et tendres jettent du baume sur les cœurs les plus désabusés. «?Avec ce qui change dans ma vie, ma toile change, poursuit-elle. Et ce qui a changé, c’est la mort d’une sœur, la maladie d’un frère dans le coma depuis huit ans, ce sont mes enfants Rami et Dima qui grandissent, et surtout la liberté de travailler dans un atelier à moi depuis que mon mari Ali (le peintre Ali Chams qui expose en ce moment dans une autre galerie de la capitale) a un local à lui… Tout cela se reflète et se lit dans ma toile. C’est une toile où l’espace est plus aéré, habité par un certain “murmure”. Je suis un peintre plus figuratif qu’abstrait. Tenez, cette toile oblongue, là, c’est une bougainvillée en effervescence que j’ai aperçue sur un mur, en attendant mon fils à la sortie de l’école… Je n’ai rien peint qui ne soit inspiré de la réalité. Je voudrais surtout atteindre le plus lointain de l’essence d’un être… Je suis en quête de ce qui est indicible, éthéré. C’est comme quand la brume envahit et enveloppe un paysage?; on ne voit brusquement plus rien, mais intérieurement s’ouvre un monde immense…?» Une lumière libératrice Les mots de Fatima el-Hajj sont fluides et d’une délicate transparence, glissant comme des gouttes d’eau sur plumes. Ces grandes toiles sont si éloquentes avec leurs couleurs somptueuses, leur part d’ombre mystérieuse, leur lumière insaisissable et libératrice. Des coins de paradis remis en images magnifiques où peindre, voir, sentir, vivre deviennent sur la toile un mélange sublime et éblouissant. Mélange inextricable et savoureux d’huiles qui fusionnent avec bonheur, en grands aplats, qui s’entrechoquent et s’harmonisent en nappes savamment désordonnées (ou ordonnées), sans dissonance aucune. Le rituel du café, un chat qui médite, une femme et son enfant, un couple rapproché qui bavarde, une femme qui lit indolemment, une silhouette entre arbre et végétation, tout cela, un monde paradoxalement à la fois diaphane et opaque, est reproduit en touches tendres et fragiles avec, pour seul guide, la lumière et le chant intarissable des couleurs. Des couleurs vives, rougeoyantes, bleutées, soyeuses, veloutées, des couleurs non dévoyées, des couleurs que nul ne peut confisquer... Oui, toute notion d’agitation sociale est interdite de séjour dans ce monde serein et béni par la plénitude. Il y a, dans les toiles de Fatima el-Hajj, un cadeau suprême et inestimable, celui des moments de paix. Moments précieux, luisants et intouchables comme une perle échappée à la bague de Dieu… Edgar DAVIDIAN * Galerie Alwane, Saifi Village, ouverte de 18h00 à 21h00. Tél.: 01/975250 – 01/346240.
Les cheveux noirs coupés court, le regard vif, Fatima el-Hajj est toute menue à côté de ses mégatoiles (une quarantaine de «?mixed-media?», la plus grande étant de 170 x 190) exposées sur les cimaises de la galerie Alwane à Saïfi. Monde enchanté et enchanteur de cette artiste au pinceau magnifiant avec éclat la simplicité et la grandeur de la nature, et les petits...