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FESTIVAL BIPOB - Au Masrah al-Madina, « Concerto 13/2nd mouvement » de Omar Rajeh Quand la danse se pique de dénoncer le pouvoir…

Clôture du festival Bipod, au Marah al-Madina, avec le spectacle « Concerto 13/2nd mouvement » de Omar Rajeh, chorégraphe, danseur et fondateur de Maquamat Theatre Dance, qui donne justement cette dernière performance. Cinq danseurs (Lotus Eddé-Khoury, Joanna Schwing, Omar Rajeh, Raoul Dumas et Ahmad Ghossein) pour traduire en termes de danse les dérives du pouvoir. Dialectique de la théorie du maître-esclave, du dominant-dominé, reproduite en gestes brusques, violents, colériques et une expression corporelle empruntant aux artifices d’un symbolisme outrancier (souvent peu perceptible), et d’un érotisme sulfureux aux confins de l’impudeur… Sur une scène nue, avec un fauteuil de handicapé vide, les protagonistes défilent sous les feux de la rampe avec des écriteaux contestataires et des slogans contre le pouvoir dictatorial ou répressif. Avec, en conclusion, le panneau où est inscrit en rouge sang la phrase « Réveillez-vous ». C’est clair, pour le spectateur, même intra-muros, il ne s’agit pas de somnoler… Avec une musique (signée Jean Madani) aux accords sourdement sombres et empreinte souvent de mélancolie, spleen ou accents colériques et discordants, les images dansées atteignent un paroxysme de provocation et de postures qui font délibérément fi de toute esthétique conventionnelle. Aboyer en meute, s’entre-dévorer comme chiens errants, se vautrer au milieu d’un cercle de chaussures, s’embrasser avec morsures vampiriques, se colleter l’un à l’autre en lascars combatifs, empoignade entre deux hommes aux allures d’une éruptive pulsion fusionnelle, voilà autant d’idées et d’images agressives et parfois dérangeantes pour garder le spectateur en éveil et le forcer à voir les dégâts d’une société aux mesures retorses et arbitraires. Pour ce pamphlet social dansé (se voulant sans nul doute virulent), chargé d’indices et de signes nerveusement contestataires, hélas pas souvent clairs et cohérents dans leur énoncé, il y a surtout un furieux besoin d’amour et de libération. Un vrai cri pour ne plus accepter toutes les servitudes et les avanies. Sans ménagement ni concession, même si parfois cela frise la caricature, ce « concerto » dissonant et d’une stridente modernité est habité par tous les démons d’une vision où « être soi-même » ne doit pas être une virtualité…Cela est exprimé par une danse convulsive, abrupte, iconoclaste, qui dit le besoin impérieux et le devoir sacré de secouer les chaînes. Une fois de plus, pour les derniers pas, même s’ils sont figés comme un flash d’instantané, revient l’écriteau « Réveillez-vous ». Pour tant de gesticulation, d’« ahanement », de rugissement et d’agitation, les spectateurs ne se sont guère assoupis. Edgar DAVIDIAN
Clôture du festival Bipod, au Marah al-Madina, avec le spectacle « Concerto 13/2nd mouvement » de Omar Rajeh, chorégraphe, danseur et fondateur de Maquamat Theatre Dance, qui donne justement cette dernière performance. Cinq danseurs (Lotus Eddé-Khoury, Joanna Schwing, Omar Rajeh, Raoul Dumas et Ahmad Ghossein) pour traduire en termes de danse les dérives du pouvoir.
Dialectique...