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Une tradition en Périgord qui remonte aux XVIe et XVIIe siècles « Planter le mai » pour féliciter un élu ou de nouveaux mariés...

«Planter le mai, c’est obligatoire : celui qui ne le fait pas ne sera pas réélu la prochaine fois... » assure le maire de Tamniès, dans ce « Périgord noir » où des pins ornés de drapeaux bleu-blanc-rouge fleurissent chez les élus depuis les élections municipales. En vertu d’une tradition vivace dans la région de Sarlat, la population plante ces « arbres de mai » – des pins fraîchement coupés et décorés de trois petits drapeaux, d’une couronne et d’un panneau « Honneur à notre élu » – à côté de la maison des intéressés, qu’ils soient maires, adjoints ou conseillers. Il s’agit d’honorer l’élu pour son succès, mais aussi, et surtout, de lui permettre de remercier ceux qui y ont contribué en organisant une fête. « Ne pas planter le mai ? C’est inimaginable ! » sourit Gérard Laborderie, élu depuis 25 ans à Tamniès (300 habitants) comme conseiller puis comme maire depuis 2001. « En principe, cela doit se faire juste après les élections, mais on est un peu en retard », ajoute l’édile. « Quiller le mai » donne lieu à une cérémonie à part, entre fête privée et manifestation républicaine, dont la date est annoncée dans la presse locale et où tous les habitants sont conviés. « Même ceux qui n’ont pas voté pour nous », affirment Jacques Bayle et Ginette Lasserre, adjoints à Marquay, commune de 550 âmes où les pins seront plantés en mai chez chacun des onze conseillers. « Une véritable microsociété s’organise autour du mai, avec ceux qui dirigent, ceux qui coupent, ceux qui portent. Et tout le monde fait ensuite la fête ensemble », expliquent-ils. Des fêtes, Germinal Peiro a eu l’occasion d’en organiser quelques-unes, lui qui cumule les mandats de maire, à Castelnaud-la-Chapelle (450 habitants), conseiller général et député. « Pour mon mai de député, il y avait 2 à 3 000 personnes ; pour celui de conseiller général, près de 1 500 », raconte-t-il. « On offre le repas, c’est une façon de remercier les gens », note celui dont les mais arborent des drapeaux occitan et européen en plus du drapeau français. Sans fournir « d’explication rationnelle » au phénomène, les élus se plient de bonne grâce à un usage qui dépasse largement le cadre des élections. Car on plante aussi le mai aux futurs mariés juste avant les noces, au patron à la veille du 1er mai ou aux présidents d’association. « On n’envisage pas de célébrer quelqu’un publiquement sans lui planter un mai », résume Daniel Chavaroche, un conteur local, qui fait remonter la tradition « aux révoltes des croquants, aux XVIe et XVIIe siècles », où on célébrait ainsi la prise d’un château. Les drapeaux bleu-blanc-rouge seraient, eux, hérités de la Révolution française et des « arbres de la liberté ». Le conteur rappelle aussi cette variante parfois pratiquée en Périgord : le mai planté en douce par des esprits farceurs dans le jardin d’un candidat battu aux élections. Un mai évidemment orné d’une veste en guise de clin d’œil.
«Planter le mai, c’est obligatoire : celui qui ne le fait pas ne sera pas réélu la prochaine fois... » assure le maire de Tamniès, dans ce « Périgord noir » où des pins ornés de drapeaux bleu-blanc-rouge fleurissent chez les élus depuis les élections municipales.
En vertu d’une tradition vivace dans la région de Sarlat, la population plante ces « arbres de...