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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL BIPOD - « Approcher de la poussière » ouvre la quatrième édition en beauté La compagnie Alias lâche la bride

« Approcher de la poussière», la nouvelle création de la compagnie Alias, a ouvert, samedi soir au théâtre Monnot, le festival Bipod. Comme une cure de jouvence, la performance, qui a été bien accueillie par un public venu nombreux, est une bouffée d’air frais dans la grisaille du quotidien. Elle annonce ces festivités organisées comme chaque année par le danseur et chorégraphe Omar Rajeh. La création Approcher de la poussière, de Guilherme Botelho, chorégraphe de la compagnie de danse contemporaine Alias, touche et suscite des interrogations. Le rideau s’ouvre sur un espace familier, quotidien. Un jeune homme est assis à son bureau. Il tapote sur un clavier. Une femme vient l’embrasser et s’en va. Lui aussi est pressé. Il hèle un taxi. Il a un rendez-vous chez le médecin. Des rencontres l’attendent. Ce couple vit ensemble, s’aime mais ce que l’homme ignore, c’est que sa vie lui glisse entre les mains. La monotonie du quotidien est trop lourde. Il le réalise soudain. Et si on pouvait changer la donne ? Renverser les cartes, les brouiller et recommencer à nouveau ? Cela donnerait quoi ? Une autre vie ? La même ? Le corps, reflet du moi Avant de se lancer dans la chorégraphie en 1987, le Brésilien Guilherme Botelho a été danseur au Ballet du Grand théâtre de Genève. En 1993, il fonde la compagnie Alias pour laquelle il a déjà créé douze pièces. Ces œuvres traitent de la perception de la réalité, du non-dit, du quotidien de la vie en commun et de l’identité. Ce qui passionne Botelho, c’est imaginer ce qui se passerait si le for intérieur se mettait à danser. Une sorte de conflit entre l’intérieur bouillonnant d’un être, sans limites ni inhibitions, et l’extérieur, plus strict, plus réglé. Reproduire par le corps les oscillations de l’imaginaire donnerait à voir donc une véritable confusion des gestes, mais à la fois une totale liberté des mouvements. Lancés sur scène, dans une gestuelle folle voire parfois absurde, six artistes magnifiques trouvent les moyens physiques de manifester le fond de l’âme. Fabio Bergamashi, Marie Goudot, Alessandra Mattana, Christos Strinopoulos et Stéphane Vitrano vont reprendre ces instants épisodiques du quotidien dans lequel se retrouve chaque spectateur et qui tiennent lieu de trame, pour les multiplier en une série de variations déconcertantes. Sur fond de décor épuré, les cinq artistes vont se plier, se déplier, se contorsionner, chuter puis rebondir dans des mouvements chaotiques, pendulaires, régénérés. Dans cette approche souvent humoristique, le corps ballotté, trituré, manipulé, traîné, se ressaisit, se relève et se prend en charge. L’imaginaire débridé, la liberté à toute vitesse. Dans Approcher de la poussière, la compagnie Alias a ouvert les vannes, mis le moteur en turbo et entraîné avec elle le public du Monnot, soumis et content. Colette KHALAF
« Approcher de la poussière», la nouvelle création de la compagnie Alias, a ouvert, samedi soir au théâtre Monnot, le festival Bipod. Comme une cure de jouvence, la performance, qui a été bien accueillie par un public venu nombreux, est une bouffée d’air frais dans la grisaille du quotidien. Elle annonce ces festivités organisées comme chaque année par le danseur et...