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Actualités - interview

INTERVIEW - Abdelwahab al-Bader : «Les sommes seront utilisées dans des projets d’intérêt public» Vingt-quatre protocoles d’accord avec le Koweït pour 71,9 millions de dollars

De passage au Liban pour quelques jours, le directeur général du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, Abdelwahab al-Bader, a signé avec le Haut-comité de secours et le Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR) 24 protocoles d’accord pour des dons d’un montant global de 71,9 millions de dollars. Abdelwahab al-Bader explique que ces sommes que gère le Fonds pour le compte du gouvernement koweïtien seront utilisées dans des projets d’intérêt public. Elles représentent une partie des dons offerts par le Koweït au Liban après la guerre de 2006, destinés à la reconstruction du pays et qui s’élèvent à 300 millions de dollars. C’est d’abord avec le Haut-comité de secours que le directeur du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe a signé les treize premiers accords, pour un montant global de 5,4 millions de dollars, lors de sa visite à Beyrouth. «?Cette somme sera utilisée dans des projets d’aides à des hôpitaux, des dispensaires, des instituts techniques et des écoles?», explique M. al-Bader. Il précise aussi que ce montant servira à moderniser et améliorer une partie des programmes scolaires. Et ce, dans l’objectif de «?revitaliser l’enseignement public et d’apporter une assistance aussi bien aux élèves présentant des difficultés scolaires qu’à ceux en situation de décrochage scolaire?». «?Une partie de ce don ira, de plus, à l’achat de terrains et à la construction de trois écoles dans la banlieue sud, pouvant, chacune, englober 1?500 élèves. Les besoins à ce niveau sont nombreux dans cette région?», tient-il à préciser, ajoutant que les terrains ont déjà été achetés pour le compte du ministère de l’Éducation. L’eau, un problème de taille C’est ensuite avec le CDR qu’ont été signés onze protocoles d’accord pour un montant total de 66,5 millions de dollars. «?Cette somme sera utilisée pour la mise en place de projets dans différentes régions du Liban?», souligne Abdelwahab al-Bader, notamment à Tripoli, au Nord, au Akkar, dans la Békaa-Ouest et à Beyrouth. Il souligne ainsi qu’à Tripoli, trois projets seront élaborés dans des villages avoisinant le camp de Nahr el-Bared, « des villages qui ont sévèrement souffert des conséquences de la guerre?». Il ajoute que des projets d’aménagement d’infrastructures pour l’eau potable seront réalisés dans la Békaa-Ouest. «?De plus, poursuit M. al-Bader, des projets agricoles et agro-industriels seront implantés dans la région du Akkar.?» Et d’ajouter qu’à Beyrouth, un centre d’études psychologiques sera construit, destiné à étudier les conséquences de la guerre et à apporter un soutien psychologique à ceux qui en ont souffert. «?Nous fournissons le bâtiment, le gouvernement libanais s’occupera du reste?», tient-il à préciser à ce propos. Concernant le choix des régions, il est d’abord lié aux conséquences directes de la guerre de juillet 2006. «?Les régions du Sud et de la banlieue sud de Beyrouth ont certes reçu une grande partie des fonds?», indique M. al-Bader. Mais il note que d’autres régions du pays ont elles aussi énormément souffert des répercussions économiques de la guerre et de la crise, et que des besoins très urgents ont émergé à l’issue de la guerre, comme la pénurie ou la pollution de l’eau. «?Certaines régions, comme le Nord et la Békaa, étouffent carrément?», fait-il remarquer. D’ici à deux ou trois ans Quant au choix des projets, «?il s’est fait après concertation entre le Fonds koweïtien et les partenaires libanais?», observe Abdelwahab al-Bader. Il observe cependant que «?les besoins sont énormes et varient d’une région à l’autre?». Et de souligner que de nombreuses régions libanaises souffrent du manque d’infrastructures, que les lacunes sont importantes au niveau de l’éducation, de la santé, des projets de développement, du transport des marchandises... «?Nous essayons de définir les besoins les plus importants. Mais la demande demeure bien plus importante que les possibilités du Fonds koweïtien?», regrette-t-il. Pour gérer les aides du gouvernement koweïtien et suivre de près le déroulement des projets et la bonne répartition des sommes allouées, le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe a ouvert un bureau à Beyrouth. «?Ces projets devraient être réalisés d’ici à deux ou trois ans au plus tard?», note le directeur général du Fonds. Au-delà de ce protocole d’accord, le Fonds koweïtien poursuit la mise en place de projets qu’il a déjà entamés et qui ont été interrompus par la guerre et la crise politique dans le pays, notamment la réhabilitation de la route de Hazmieh-Sofar. Il envisage aussi la mise en exécution de nouveaux projets, notamment l’alimentation en eau potable de villages grâce à la création d’un réseau de canalisations relié à un barrage du Mont-Liban, mais aussi la création d’un projet de chemin de fer depuis le port de Tripoli jusqu’en Syrie et ce, pour faciliter le transport des marchandises. «?Certains projets sont sous étude, d’autres attendent que la situation se stabilise?», conclut Abdelwahab al-Bader, déplorant que le développement soit retardé par la crise actuelle. Propos recueillis par Anne-Marie EL-HAGE
De passage au Liban pour quelques jours, le directeur général du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, Abdelwahab al-Bader, a signé avec le Haut-comité de secours et le Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR) 24 protocoles d’accord pour des dons d’un montant global de 71,9 millions de dollars. Abdelwahab al-Bader explique que ces sommes...