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Actualités - CHRONOLOGIE

«Home Works IV» - À la galerie Agial, une installation signée Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige Confusion et transfert temporels

Deux installations vidéos, un travail photographique, s’imposent chez Agial par une recherche soutenue, l’exploration du temps et un univers réel aux confins du fictif. Au moyen de leur caméra et de leur appareil photo-regard, les cinéastes Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige ont sondé les sphères temporelles et exposent actuellement leur travail chez Agial, dans le cadre du forum des pratiques culturelles organisé par l’association Ashkal Alwane. Khiam, 1999-2007. Un écart de huit ans où la mémoire, l’imaginaire, les éclats de souvenirs se mélangent, se dispersent ou s’évaporent dans un magma temporel indescriptible et où il serait difficile de séparer le réel du fictif. Seules demeurent les preuves tangibles (travaux artistiques à partir de «?babioles?» trouvées au quotidien) que les artistes Hadjithomas et Joreige ont pu reproduire à travers des photos et des témoignages recueillis sur deux vidéos, de 52 minutes chacune. « L’an 2000. Au début, il y avait le vide. Le vide visuel. Il était interdit de prendre des images dans le camp de Khiam. Seule l’imagination pouvait vagabonder à loisir pour traduire l’impensable?», explique le cinéaste. En rencontrant à l’époque six détenus (trois hommes et trois femmes) qui venaient d’être libérés du camp et en les interrogeant sur l’expérience de leur détention, Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige ont pu réaliser une vidéo témoignage qu’ils ont comparée huit ans plus tard alors que tout le camp a été libéré. Comment ces personnes ont-elles vécu leur emprisonnement?? Quelle est la valeur du témoignage en tant que document?? Quelles sont les altérations du temps sur la mémoire?? Autant de questionnements mis en parallèle en deux travaux vidéographiques. Prises individuellement, ce ne seraient que de simples vidéos, mais projetées simultanément ou en différé et montrant les mêmes personnes, l’installation prend l’allure d’un travail sur la mémoire. «?C’est là, souligne Joanna Hadjthomas, que l’imaginaire intervient, et le fictif prend le dessus emmenant interrogateurs et interrogés à mille lieux de l’endroit fixé préalablement dans l’interview.?» Quant aux œuvres photographiques, il s’agit de clichés pris également par les deux artistes, baptisés «?Trophées de guerre 2007?», et qui ramènent, comme les témoignages filmés, au temps présent. Khalil Joreige explique?: «?Les véhicules militaires illustrés, appartenant à l’armée israélienne, avaient été abandonnés sur place après la libération du Sud. Mis temporairement dans le musée à Khiam, ils ont été détruits à nouveau par leurs propriétaires d’origine lors de l’invasion de 2006. D’où l’absurdité de l’acte.?» Photographiés in situ, ces véhicules apparaissent pathétiques, absurdes. «?Détruites d’abord dans leur fonction puis dans leur symbolique, ces machines de guerre ne sont plus que des jouets?», poursuit Joreige . L’installation se poursuit à la galerie Agial jusqu’au samedi 19 avril, de 11h00 à 19h00. Colette KHALAF
Deux installations vidéos, un travail photographique, s’imposent chez Agial par une recherche soutenue, l’exploration du temps et un univers réel aux confins du fictif. Au moyen de leur caméra et de leur appareil photo-regard, les cinéastes Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige ont sondé les sphères temporelles et exposent actuellement leur travail chez Agial, dans le cadre du...