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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIÉTÉ - Plus de vingt ordres masculins et féminins ont pris part à l’initiative Défilés de mode pour l’Église polonaise en manque de vocations

Confrontée pour la première fois à une chute des vocations, l’Église polonaise cherche à séduire les jeunes sur Internet ou bien dans des Salons de la religion, où l’on présente la dernière mode sacerdotale. Comme cette semaine à Lublin, dans le sud-est du pays. Sur un tapis rouge, une belle brune souriante présente avec élégance sa longue robe blanche sobrement coupée. Sur la tête, sœur Lucja de l’ordre des protectrices du Cœur sacré de Jésus, porte avec fierté une coiffe noire avec un rebord blanc. Le public applaudit, émerveillé. Puis, c’est le tour des jésuites, capucins, sœurs et frères blancs de présenter leurs robes et soutanes lors de ce défilé de mode dans le hall de l’Université catholique de Lublin. « Le nom “défilé de mode” est provocateur, mais nous voulons montrer que nous vivons sobrement, et même si nous nous habillons parfois d’une façon archaïque, l’habit reflète notre style de vie », explique à l’AFP le père jésuite Andrzej Batorski, organisateur du premier Salon des ordres religieux en Pologne. Plus de vingt ordres masculins et féminins ont pris part à l’initiative, en présentant aussi sur des stands leur message et leurs objectifs. Sur pratiquement chaque stand, on trouve des présentations multimédias, des dépliants, des calendriers, et chez les ordres de missionnaires, des souvenirs d’Afrique ou d’Asie. Le tout est accompagné de chants religieux afin de susciter les vocations. «?Il y a dix ans, nous avions 24 novices, l’an dernier, il n’y en avait plus que six avec nous », se désole sœur Agnieszka Kranz de l’ordre de sœurs servantes de Debica. Les chiffres inquiètent l’Église polonaise. Jusqu’à ces derniers temps, elle formait plus du quart des prêtres, moines et nonnes de toute l’Europe et exportait ses religieux partout dans le monde. Mais l’an dernier, les vocations ont chuté d’environ 25 %, même si plus de 90?% des Polonais continuent de se déclarer catholiques. Pour l’année scolaire 2007-2008, les séminaires diocésains ont accueilli 786 nouveaux adeptes, contre 1?029 un an plus tôt. Le nombre total des séminaristes a baissé de 10?% sur un an, à 4 257. Les ordres monastiques sont également touchés. Chez les femmes, le nombre des novices est tombé de 728 en 1998 à 468 l’an dernier. Chez les hommes, les nouvelles recrues ont dans le même temps diminué de moitié pour tomber l’an dernier à 797. «?Pour l’Église polonaise, c’est un signal d’alarme », dit le chef du Conseil des vocations Mgr Wojciech Polak. Pour le père Batorski, l’Église doit absolument toucher les jeunes avec un message qu’ils comprennent. « Lors de ce Salon, nous avons voulu permettre aux gens de rencontrer ceux qui ont choisi la vie monacale, leur montrer qu’il s’agit de gens normaux », explique le père Batorski. « En même temps, nous voulions donner la parole à ces gens qui ont choisi d’y entrer pour qu’ils puissent témoigner de leur chemin, de leur foi », ajoute-t-il encore. L’Église polonaise a également massivement investi l’Internet. Pratiquement tous les ordres religieux de Pologne y ont leur site. Les jésuites ont même placé un film sur YouTube. D’autres ordres s’essaient à la publicité télévisée tandis que les franciscains forment leurs moines à parler en public. Mais le succès auprès des jeunes est mitigé. « Les hommes me manqueraient, et puis les sœurs ne se maquillent pas et elles ne se teignent pas les cheveux », confesse Dominika Pietron, une lycéenne de 18 ans, venue au salon de Lublin. Elle est cependant satisfaite de la conversation de presque une heure qu’elle vient d’avoir avec une religieuse présente à la foire. « La religion aide à se pencher sur soi-même, d’avoir confiance en soi », explique-t-elle, « mais il faut l’appliquer à petites doses ».
Confrontée pour la première fois à une chute des vocations, l’Église polonaise cherche à séduire les jeunes sur Internet ou bien dans des Salons de la religion, où l’on présente la dernière mode sacerdotale.
Comme cette semaine à Lublin, dans le sud-est du pays. Sur un tapis rouge, une belle brune souriante présente avec élégance sa longue robe blanche sobrement...