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THÉÂTRE MONTAIGNE - Une lecture-spectacle d’extraits de poèmes « L’Orient et l’Occident de l’amour », dans la nudité du verbe…

Soirée poétique au théâtre Montaigne de la Mission culturelle française (rue de Damas) où Marcel Bozonnet, comédien, metteur en scène et ancien administrateur général de la Comédie-Française, et Yasmina Toubia, jeune comédienne libanaise, ont offert à un public nombreux et diversifié une lecture croisée de poèmes d’Orient et d’Occident. Il ne s’agissait pas vraiment de récital. Il n’y eut pas vraiment de déclamation. Mais une lecture, tout simplement, trop simplement même de l’avis de certains, de textes de poètes arabes et français. Un verbe dans sa nudité première. Des mots dépouillés de tout artifice, de mise en scène ou en « ambiance » que le duo de récitants a puisé des feuillets placés sur des pupitres devant eux, pour les transmettre à la salle, en une sorte de dialogue en vers croisés. Droits debout sur scène face à l’auditoire, tenue noire pour elle, costume blanc pour lui, les voilà partis sur les chemins de l’amour. D’Orient en Occident et des premiers frissons de Qaïs Ibn el-Moullawah (alias Majnoun) pour Leila (Je l’ai aimée enfant) à L’art d’aimer de Mahmoud Darwish, c’est à un voyage initiatique à travers « le livre intemporel de l’amour » que Yasmina Toubia et Marcel Bozonnet ont convié le public. Ce dernier, dubitatif au début du spectacle, désarçonné par la trop grande économie de moyens, même dans la récitation, s’est progressivement laissé entraîner au fil des vers narrant la passion légendaire de Leila et de son Majnoun, les Heureuses rencontres de Omar ben Abi-Rabi’a, les rêveries amoureuses d’un Verlaine (Poèmes saturniens) ou celles de Joumana Haddad… Parce qu’il s’agissait de verbe poétique, de mots d’orfèvrerie, ciselés autant par le mysticisme de Jalal el-Din el-Roumi que le piquant de Queneau, par la charmante légèreté d’Apollinaire (Poème à Lou) ou la gravité d’Adonis (récité autant en français qu’en arabe, mais tellement plus ensorcelant dans sa langue maternelle)… Parce qu’il s’agissait autant de la plénitude de l’amour charnel célébré par Baudelaire (La chevelure) que des affres de l’attente (chez Adam de La Halle) ou de la séparation (dans Étrangers de Nazek el-Malaika)… Parce qu’il reprenait J’ai tant rêvé de toi de Desnos ou Quand vous serez bien vieille de Ronsard…. ce voyage d’une petite heure dans cet Orient et Occident de l’amour était finalement agréable. Même si dans cette lecture bilingue, la part de la langue de Molière était largement prédominante, la majeure partie des extraits de poèmes arabes ayant été présentés en traduction française, notamment par la comédienne libanaise, visiblement plus à l’aise en français qu’en arabe. Orient ou Occident, arabe ou français, en amour, ce qui compte finalement, ce ne sont ni les géographies, ni les langues, mais la manière de le (dé)clamer… Zéna ZALZAL
Soirée poétique au théâtre Montaigne de la Mission culturelle française (rue de Damas) où Marcel Bozonnet, comédien, metteur en scène et ancien administrateur général de la Comédie-Française, et Yasmina Toubia, jeune comédienne libanaise, ont offert à un public nombreux et diversifié une lecture croisée de poèmes d’Orient et d’Occident.

Il ne s’agissait pas...