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Une étude du sol pour prévenir les glissements de terrains ou les séismes

Comme le montre l’affaire de Mansourieh (qui n’est pas la première du genre, il n’y a qu’à se souvenir des immeubles fissurés à Byaqout il y a quelques années, en raison d’un grave glissement de terrain), l’étude du sol est primordiale avant de procéder à la construction d’un édifice quelconque. Est-elle systématique au Liban ? En tous cas, elle est imposée par la loi depuis 2004, ce qui laisse un grand point d’interrogation pour ce qui a été construit avant, sachant que rien n’indique qu’elle est appliquée partout avec la même fermeté depuis la parution de la nouvelle législation. Rodolphe Mattar, ingénieur de structures, explique qu’avant même d’accorder à l’architecte le permis pour commencer les études, l’ordre des ingénieurs lui demande un engagement à exécuter une étude du sol sur lequel doit être érigé le bâtiment. « Toute la structure du bâtiment doit répondre aux secousses sismiques », explique-t-il. Les plans de construction doivent donc être assortis d’un sondage du sol et des résultats de l’étude sismique. « La précédente loi évoquait les risques sismiques, mais elle imposait cette étude seulement pour les bâtiments de plus de 40 mètres, souligne M. Mattar. De plus, ces recommandations n’étaient pas appliquées, puisqu’il n’y avait pas de modalités de vérification ni de contrôle. Pour notre part, nous calculons les risques sismiques depuis trente ans. » Et depuis cette loi, peut-on dire que la vérification est systématique ? « Il n’y a pas d’application à 100 %, répond-il prudemment. Les modalités d’application ne sont pas assez développées, et le suivi n’est pas total. Mais, à mon avis, rares sont les ingénieurs qui dérogent à la règle. » Quelles sont, selon l’ingénieur de structures, les règles d’or à observer en matière d’étude des sols ? « Premièrement, il faut savoir qu’on ne peut pas construire sur tous les terrains, répond M. Mattar. L’État n’a pas encore édité une carte des sols, pour indiquer où il est possible de construire. Mais il faut néanmoins respecter l’avis de l’ingénieur géotechnicien, et le sondage est obligatoire. » Quels sont les grands problèmes auxquels on fait face au Liban ? M. Mattar évoque le risque de glissements de terrains, surtout quand le sol est argileux et non rocheux. D’autre part, poursuit-il, si le terrain est incliné et le sol rocheux, comme souvent dans le paysage libanais, il y a des règles spéciales à appliquer dans la construction. Un autre problème très répandu est la présence de cavités dans le sol. À part ces problèmes usuels, mais qui peuvent compromettre la construction, il y a la très importante étude sismique de la structure. « Le bâtiment doit être capable d’équilibrer les forces horizontales libérées par un tremblement de terre, explique-t-il. Il le peut s’il comporte des murs en béton armé, traversés par du fer. Il faut augmenter le nombre des murs en béton armé, surtout pour les tours. » Il ajoute que la loi fait le compte d’un séisme de sept degrés ou plus dans les mesures qu’elle prévoit.
Comme le montre l’affaire de Mansourieh (qui n’est pas la première du genre, il n’y a qu’à se souvenir des immeubles fissurés à Byaqout il y a quelques années, en raison d’un grave glissement de terrain), l’étude du sol est primordiale avant de procéder à la construction d’un édifice quelconque. Est-elle systématique au Liban ? En tous cas, elle est imposée...