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Actualités - OPINION

Pourquoi seulement le 13 avril?

C’était un 13 avril 1975. Demain, 33 ans plus tard, nous serons le 13 avril 2008. Ce 13 avril est synonyme de guerre. Pour certains, cette date appartient au vécu, pour d’autres (plus jeunes) à l’histoire. La société civile libanaise cherche par tous les moyens à se mobiliser ce jour-là pour que « ça ne recommence plus ». Articles de journaux, émissions télévisées, marches, débats, conférences… tout est mis en place pour faire de cette date une date contre la guerre, une date de paix. Ce sont des actes excessivement louables, mais ne faudrait-il pas aller plus loin et en faire un geste durable ? Je voudrais faire partager ce que j’ai ressenti en visitant Berlin, il y a quelques années. Berlin a souffert plusieurs fois, Berlin a été divisée. Et Berlin revit avec les stigmates de ses souffrances. Chaque Berlinois marche tous les jours sur le tracé du mur, en brique, bien visible, sur les pavés des rues ou des trottoirs. Certains pans du mur sont encore là, remplis de tags, pour bien rappeler le passé. Checkpoint Charlie existe, au même endroit, on passe devant, on le regarde, on frissonne un peu, comme si Berlin-Est était encore de « l’autre côté ». Le slogan de la ville reprend le même message « REMEMBER TO FORGET ». Ce message voulant dire qu’il ne suffit pas de se souvenir ou de vouloir oublier durant un jour. Cette prise de conscience doit être présente tous les jours. À cet effet, la municipalité de Beyrouth réhabilite l’immeuble arrondi de Sodeco pour en faire le musée de la mémoire. Ce bâtiment, situé à un endroit stratégique, devrait garder ses trous béants pour rappeler la violence qu’a connue le cœur de la capitale. L’autobus de Aïn el-Remmaneh pourrait être replacé, de manière permanente, sur les lieux du guet-apens pour que chaque citoyen revive cet instant, chaque jour, pour ne pas oublier, pour ne pas recommencer. Les deux visites feraient partie du circuit touristique, comme à Berlin. Et il pourrait y avoir d’autres symboles visuels dans chaque village qui a souffert. Je pense qu’il faut trouver des moyens durables, pour que la mémoire collective se souvienne tous les jours des atrocités que nous avons vécues. Voir et toucher chaque jour devrait compléter les discours d’un jour. Nayla de FREIGE
C’était un 13 avril 1975. Demain, 33 ans plus tard, nous serons le 13 avril 2008.
Ce 13 avril est synonyme de guerre. Pour certains, cette date appartient au vécu, pour d’autres (plus jeunes) à l’histoire. La société civile libanaise cherche par tous les moyens à se mobiliser ce jour-là pour que « ça ne recommence plus ». Articles de journaux, émissions télévisées,...