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Beaucoup d’obstacles ont été levés lors du sommet de l’Alliance en Roumanie L’Europe de la défense marque des points à Bucarest

Ardemment défendue par la France qui en a fait une des priorités de sa présidence de l’Union européenne (UE), l’Europe de la défense a fait une percée remarquée au sommet de l’OTAN à Bucarest, où elle obtenu le soutien inédit et crucial des États-Unis, qui s’en méfiaient jusque-là. Signé par les chefs d’État et de gouvernement des 26 pays membres de l’Alliance atlantique, le communiqué final publié jeudi dernier à l’issue du sommet donne le ton du virage engagé dans la capitale roumaine. « Nous reconnaissons la valeur qu’apporte une défense européenne plus forte et plus performante », indique le texte. « Plus forte, l’Union européenne contribuera davantage à notre sécurité », insiste-t-il. De mémoire de diplomate européen, jamais les ambitions militaires européennes n’avaient été encouragées de façon si explicite par une Alliance atlantique longtemps déterminée à rester la seule et unique structure en charge de la sécurité du continent. « Avant, l’OTAN parlait surtout des relations entre l’UE et l’OTAN. Là, on mentionne précisément la défense européenne », relève-t-on de source française, « le fait que George W. Bush l’ait mentionné en séance et que ce soit repris par écrit est un bon résultat ». Jusque-là considéré comme un adversaire irréductible d’une autonomie de la défense européenne, le président américain, qui reste la voix dominante au sein de l’Alliance atlantique, a fixé lui-même le nouveau cap à ses partenaires. « À ce sommet, je vais encourager nos partenaires européens à accroître leurs investissements en matière de défense pour soutenir à la fois les opérations de l’OTAN et de l’UE », avait déclaré M. Bush avant l’ouverture du sommet. « Construire une alliance de l’OTAN forte nécessite également une forte capacité européenne de défense », avait-il insisté. Aiguillon de la relance de la défense européenne, le président français Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de saluer le virage de Washington. « Le président des États-Unis a fait une déclaration sur la nécessité de l’Europe de la défense en complément de l’Alliance qui était, à mon avis, un tournant historique dans la politique des États-Unis d’Amérique », s’est-il félicité jeudi dernier devant la presse. « Il fallait absolument lever cette opposition américaine. Sinon, rien n’était possible », soulignait un haut responsable français. « Bien sûr, tout n’est pas réglé sur la défense européenne, mais nous avons déjà levé bien des obstacles », a-t-il ajouté. Le feu vert de Washington en poche, Nicolas Sarkozy souhaite désormais saisir l’occasion de la présidence française de l’UE, à partir du 1er juillet, pour parvenir à donner enfin un peu de corps à la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) née en 1999. Premier écueil, Londres. À l’origine de la relance du concept lors du sommet franco-britannique de Saint-Malo il y a dix ans, la Grande-Bretagne s’est jusque-là montrée très réticente au renforcement du quartier général européen à Bruxelles et à une hausse du budget de l’Agence européenne de défense. « Pour l’instant, nous attendons que Londres ait ratifié le traité de Lisbonne. Mais ensuite, Gordon Brown nous a assuré qu’il était prêt à avancer sur ce sujet », note-t-on avec optimisme à Paris. Autre difficulté, Paris va devoir convaincre l’Allemagne de faire un effort budgétaire en matière de défense pour se remettre au niveau de ses deux partenaires français et britanniques. Le défi de la défense européenne reste de taille donc, mais Paris estime avoir emporté à Bucarest un premier « succès ». « L’européanisation de l’OTAN, ça marche », s’est réjoui un haut responsable français. « Plus on est ami avec les Américains, plus on est indépendant et plus on pourra faire progresser l’Europe de la défense », a-t-il ajouté.
Ardemment défendue par la France qui en a fait une des priorités de sa présidence de l’Union européenne (UE), l’Europe de la défense a fait une percée remarquée au sommet de l’OTAN à Bucarest, où elle obtenu le soutien inédit et crucial des États-Unis, qui s’en méfiaient jusque-là.
Signé par les chefs d’État et de gouvernement des 26 pays membres de...