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Subprime UBS en quête d’argent frais après une dépréciation abyssale

UBS a annoncé hier une nouvelle recapitalisation pour se renflouer, malmenée par une dépréciation abyssale de plus de 37 milliards de dollars qui fait de la banque suisse l’établissement mondial le plus touché par la crise hypothécaire américaine. Malgré l’annonce d’une perte de 12 milliards de francs suisses (7,6 milliards d’euros) attendue au premier trimestre, les analystes ont bien accueilli la nouvelle augmentation de capital d’environ 15 milliards de francs suisses, qui vient s’ajouter à celle de 13 milliards souscrite principalement auprès du fonds singapourien GIC. Marcel Ospel, tenu pour responsable de la débâcle par un certain nombre de petits porteurs, va renoncer à son siège de président de la banque à partir du 23 avril. Il sera remplacé par Peter Kurer, qui a rejoint le groupe en 2001 comme « Group General Counsel ». Après avoir perdu 18,4 milliards de dollars en 2007 en raison de la dépréciation de ses investissements dans les crédits hypothécaires, la première banque suisse a subi une nouvelle dépréciation de 19 milliards au premier trimestre. Cela « dépasse même les prévisions les plus agressives », a estimé Claudia Meier, dans une note de la banque Vontobel, alors que les rumeurs faisaient état d’un maximum de 15 milliards. L’analyste voit cependant comme « un bon choix » la création d’une unité séparée concentrant certains actifs hypothécaires non liquides d’UBS. UBS devient l’établissement financier le plus touché dans le monde par la crise des « subprimes », devant les américains Citigroup (21,1 milliards de dollars de dépréciations en 2007) et Merrill Lynch (19,4 milliards). Interrogé sur de futures dépréciations, le directeur général de la banque, Marcel Rohner, a reconnu qu’il ne pouvait pas prévoir l’avenir, mais a estimé que les marchés, qui étaient extrêmement perturbés au premier trimestre, commençaient à fonctionner de nouveau. « L’environnement demeure difficile, et même si nous nous sommes engagés à encore réduire fortement notre exposition, nous ne voulons pas vendre des positions à des niveaux extrêmement faibles », a souligné M. Rohner. L’exposition de la banque aux crédits dits « subprimes » a été réduite de 27,6 milliards de dollars à 15 milliards, et dans les crédits « Alt-A » (de bonne qualité) à 16 milliards, contre 26,6 milliards précédemment. Par contre, son exposition aux « auction-rate securities » (ARS) a augmenté de 5,9 milliards à quelque 11 milliards. Ces titres de placement privilégiés pourraient être les prochaines victimes de la crise financière. Pour maîtriser ces actifs, qui continuent de perdre leur valeur au gré de la crise, UBS va créer une entité concentrant les actifs non liquides liés au secteur hypothécaire américain. La banque va progressivement réduire sa participation dans cette entité, a indiqué M. Rohner. Une opération de scission (« spin-off »), une collaboration avec un investisseur ou la combinaison des deux est également envisagée, a-t-il souligné. Contrairement à la première opération de renflouement qui avait suscité la colère des petits porteurs, cette recapitalisation passera par l’attribution de droits de souscription aux actionnaires, le prix devant être communiqué à une date ultérieure. L’augmentation de capital « a été intégralement souscrite » par quatre grandes banques, les américaines JPMorgan, Morgan Stanley et Goldman Sachs, ainsi que la française BNP Paribas, à charge pour elles de revendre les actions par la suite. UBS, qui a supprimé 1 500 postes dans sa banque d’investissement, pourrait revoir ce chiffre à la hausse. « Il y aura certainement des réductions », a averti M. Rohner.
UBS a annoncé hier une nouvelle recapitalisation pour se renflouer, malmenée par une dépréciation abyssale de plus de 37 milliards de dollars qui fait de la banque suisse l’établissement mondial le plus touché par la crise hypothécaire américaine. Malgré l’annonce d’une perte de 12 milliards de francs suisses (7,6 milliards d’euros) attendue au premier trimestre, les...