Rechercher
Rechercher

Actualités

Maroc : entre survivre et s’affirmer

Casablanca, mégapole de 3,5 millions d’habitants. Amal, Leïla, Ikram, Ghania, Amina et Kawtar y vivent leurs vingt ans. Leur vie, leurs rêves ? Tout dépend de leur condition. Leur priorité : travailler. Ghania, 27 ans, s’est installée pour ça à Casablanca. Cadette de huit enfants, elle n’est restée qu’un an à l’école. Aujourd’hui, elle travaille dans un café et court de bureau en bureau pour servir les clients. « Ça me suffit pour moi et pour aider mes parents. C’est important, le travail. » Question de survie. Pour Kawtar, 27 ans, Casablancaise issue d’un quartier populaire, avoir un travail changerait sa vie. Cette jeune femme, mariée à 21 ans et mère de deux enfants en bas âge, s’ennuie à « refaire tous les jours les mêmes choses ». Si le travail est valorisant pour les plus aisées d’entre elles, le mariage représente pour toutes un passage obligé. « C’est la vie », rappelle Ghania, qui estime qu’« une femme doit être installée dans sa maison avec ses enfants » et que seule la dureté de la vie lui impose de travailler. Difficile d’habiter seules avant d’être mariées. Leur liberté passe par là. À quel prix, se souvient Amina, amère. Très rares sont celles qui habitent seules sans avoir été mariées. Et l’amour dans tout ça ? « Je n’en ai rien à faire », dit Ghania dans un haussement d’épaules. Ikram, adepte d’un islam strict, pense que « le vrai amour vient après le mariage » et se prive de toute relation amoureuse. L’amour idéal ? « C’est l’amour du prophète pour Aïcha. » Les hommes, elles ne leur font pas confiance. Les liaisons ? Seulement pour les plus émancipées. La virginité jusqu’au mariage ? « Parce que les hommes y tiennent, même s’ils prétendent le contraire », estime Kawtar, réaliste. L’avortement ? Seules les plus modernes veulent une législation pour l’autoriser. Pour presque toutes, c’est haram. Beaucoup estiment que leur vie est très différente de celle de leur mère, parce qu’elles travaillent, mais Leïla nuance : « On est conditionné de la même manière. Je subis les mêmes contraintes (études, mariages, enfants, façon de vivre), mais un peu plus tard. » Alors, heureuses ? Le oui est souvent timide, quand il ne s’agit pas d’un pudique hamdoullah… Kenza SEFRIOUI
Casablanca, mégapole de 3,5 millions d’habitants. Amal, Leïla, Ikram, Ghania, Amina et Kawtar y vivent leurs vingt ans. Leur vie, leurs rêves ? Tout dépend de leur condition.
Leur priorité : travailler. Ghania, 27 ans, s’est installée pour ça à Casablanca. Cadette de huit enfants, elle n’est restée qu’un an à l’école. Aujourd’hui, elle travaille dans un café...