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Actualités - CHRONOLOGIE

RÉTROSPECTIVE Après la Tate Modern de Londres, Louise Bourgeois s’installe à Paris

Avec ses immenses araignées ou ses poupées de chiffon aux corps entremêlés, l’artiste franco-américaine Louise Bourgeois, aujourd’hui âgée de 96 ans, s’installe au Centre Georges Pompidou à Paris où est exposée une rétrospective de son œuvre, déjà présentée en Angleterre. Après avoir occupé cet hiver la Tate Modern de Londres, l’exposition Louise Bourgeois (jusqu’au 2 juin), coproduite par les deux institutions, présente au Centre Pompidou quelque 200 œuvres (peintures, sculptures, dessins et gravures) de l’artiste datant de 1938 à 2007, avec un accent porté sur la dernière décennie. Toute une série d’œuvres graphiques, des gravures et dessins récents venant de l’atelier de l’artiste et totalement inédits, ont été rajoutées à l’étape parisienne de l’exposition, alors que certaines œuvres trop monumentales n’ont pu trouver place à Paris. Louise Bourgeois est une artiste « totale, entière, engagée et authentique », indique à la presse une des commissaires de l’exposition Marie-Laure Bernadac. À l’écart des courants et des modes, la sculptrice, dont la notoriété a surtout éclaté dans les années 1990, a « toujours été décalée. Elle n’a jamais été à la bonne époque, toujours trop en avance », ajoute Mme Bernadac. Qu’elle soit sur papier, en bois, latex, marbre, bronze ou tissu, l’œuvre de l’artiste, figure de proue d’un féminisme qu’elle nuance en affirmant « s’occuper du féminin », explore inlassablement les thèmes du corps, de la sexualité, de la maternité, de la famille ou du couple. Les corps des poupées en tissu s’entremêlent, les sculptures de marbre blanc évoquent des sexes masculins. D’immenses installations, composées de meubles, prothèses, objets du quotidien ou bulles de verre, parlent de sa jeunesse. « Tout mon travail, tous les sujets, trouvent leur source dans mon enfance », écrit l’artiste, qui ne quitte plus New York, dans la présentation de son œuvre. Née à Paris le 25 décembre 1911, Louise Bourgeois a passé la première partie de sa vie en France où elle étudie l’art et ouvre sa galerie personnelle. En 1938, elle se mariera avec un célèbre historien de l’art américain Robert Goldwater et partira aux États-Unis dont elle adoptera la nationalité en 1955. De sa jeunesse, elle garde les traumatismes familiaux. Son père qui court le jupon introduit pendant dix ans dans la maison familiale sa jeune maîtresse anglaise comme gouvernante de ses enfants. En 1974, The Destruction of the Father liquide la figure paternelle, avec un entrelacs de mamelles et de phallus au-dessus des restes d’un festin cannibale. D’immenses araignées d’acier, la tisseuse par excellence qui devient un motif récurrent chez Louise Bourgeois, renvoient à l’image de la mère, qui restaurait des tapisseries. L’une de ces sculptures ouvre une partie de l’exposition alors qu’une autre, titrée Maman (1999), sera exposée au jardin des Tuileries. Louise Bourgeois, aujourd’hui figure majeure de l’art contemporain, a reçu en 1999 le Lion d’or pour l’ensemble de son œuvre à la Biennale d’art contemporain de Venise, où elle représentait les États-Unis. L’exposition ira ensuite au Guggenheim de New York, à Los Angeles et Washington. Fabienne FAUR (AFP)
Avec ses immenses araignées ou ses poupées de chiffon aux corps entremêlés, l’artiste franco-américaine Louise Bourgeois, aujourd’hui âgée de 96 ans, s’installe au Centre Georges Pompidou à Paris où est exposée une rétrospective de son œuvre, déjà présentée en Angleterre.
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