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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE - « A Love Supreme », ce soir et demain dimanche à 20h30 au Tournesol De l’amour et de la musique, encore et encore

Pour célébrer la mémoire du grand jazzman John Coltrane qui a marqué son époque et toutes les générations à venir, quoi de mieux que de reproduire la scène et l’atmosphère ainsi que l’ambiance que sa musique générait. Écrit par Emmanuel Dongala et mis en scène par Luc Clémentin, « A Love Supreme » est une création jazz-théâtre qui a réussi cette gageure. Une soirée très « moody blues » qui se répétera ce soir et demain dimanche au théâtre Tournesol à 20h30. «J.C. est mort. » Ce sont les premiers mots que prononce l’acteur congolais Adama Adepoju d’un ton abasourdi et grave après qu’un trio de musiciens eut effectué deux morceaux de musique. Question de donner le tempo à la soirée qui avait lieu au théâtre Tournesol. Sur les murs, les photos des grands comme W.C. Hardy, Dizzie Gillepsie, Charlie Parker et Billie Hollyday achèvent de donner la note. Dans ce décor fabuleux planté à l’occasion derrière les coulisses du théâtre et devant un bar où des rangées de bouteilles brillant de mille feux servent d’éclairage, un acteur et trois musiciens : Sébastien Jarousse au saxophone, Jean-Daniel Botta à la contrebasse et Olivier Robin à la batterie vont durant plus d’une heure faire un long travelling arrière en ramenant le public vers les années soixante, à l’époque où les grandes idéologies explosaient, où le racisme faisait rage et où la musique noire africaine se teintait d’américain. En paroles et en musique, une heure de plongée dans le passé mais également d’apesanteur. Écrite au début des années 80 par Emmanuel Dongala, l’un des écrivains africains les plus talentueux de sa génération, A Love Supreme, dont le titre évoque un des plus beaux tubes de Coltrane, mélange timbres musicaux vocaux pour conter la fabuleuse aventure du musicien. Fièvre au corps J.C. Non, ce n’est pas du Christ dont il s’agit mais bien d’un autre prophète. Celui du jazz. John Coltrane, surnommé par ses amis J. C, était en effet un messie, un semi-dieu pour les mélomanes de l’époque. Ayant accompagné les plus grands noms de la musique comme Thelonius Monk, Miles Davis ou Archie Shepp, ce « Malcom X » du jazz, véritable agitateur des notes avait œuvré toute sa vie pour établir un lien indicible avec son audience. Éternel insatisfait, il souhaitait une musique suprême qui le relierait à Dieu, le créateur. Sa quête spirituelle le poussait à plonger dans les vapeurs de l’alcool, les brumes des stupéfiants et la fièvre des libertés. « Un jeune homme en colère qui a conduit sa musique aux portes de l’extrême. » Chaloupée par instants et scandée à d’autres, grave ou légère, la musique s’élève, comme un hymne à la vie et à l’amour. Cette même musique qui envahit l’espace lorsque le mot se tait et s’évapore semble écrire l’histoire de John Coltrane, mais aussi l’histoire de l’Amérique et de tous ces exilés qui sont venus s’installer à Harlem. Un long instant de jazz mais également des moments de communion et de partage que ces trois musiciens et cet acteur ont su faire revivre à un public libanais assoiffé de liberté, d’amour et de paix. Colette KHALAF
Pour célébrer la mémoire du grand jazzman John Coltrane qui a marqué son époque et toutes les générations à venir, quoi de mieux que de reproduire la scène et l’atmosphère ainsi que l’ambiance que sa musique générait. Écrit par Emmanuel Dongala et mis en scène par Luc Clémentin, « A Love Supreme » est une création jazz-théâtre qui a réussi cette gageure. Une...