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Réunion-marathon hier au Sérail ; décision unanime de garder la pression sur la Syrie et l’opposition Le Conseil des ministres se réunira le 25 mars au soir pour statuer sur la participation du Liban au sommet de Damas

Un vrai marathon que le Conseil des ministres, hier, au Sérail. Pas seulement parce qu’il y avait 240 points à débattre à l’ordre du jour (dont le dossier de la MEA et de ses employés et, à 21h15, ils n’en étaient encore qu’au cent-vingtième…), mais bien parce que les ministres devaient plancher sur une question de la plus grande importance, et éminemment cornélienne : le Liban doit-il participer ou non au sommet arabe de Damas le 29 mars – si oui, comment. Et surtout pourquoi… Cela faisait plusieurs jours que le décor était planté, les rôles bien distribués : on savait Walid Joumblatt et Samir Geagea totalement hostiles à une participation libanaise, les deux hommes privilégiant un boycottage pur et dur. On savait aussi Saad Hariri et Fouad Siniora plus réservés, plus nuancés – la déclaration d’hier d’Ahmad Fatfat résumant parfaitement l’état d’esprit des haririens (lire par ailleurs) ; on les savait ainsi d’accord avec leurs partenaires druzo-chrétiens sur l’importance de ne pas offrir au régime syrien cette espèce de reconnaissance qui le ferait sauter de joie, mais tout aussi soucieux d’éviter que le Liban ne soit le seul grand absent de ces assises panarabes, au sein desquelles il est devenu clair, maintenant que la participation saoudo-égyptienne est définitivement entérinée, que les absents, justement, auraient eu tort… Hier, c’est de tout cela que les ministres de la majorité ont (longuement) discuté. Tous unanimes par rapport au sentiment très négatif laissé par l’invitation, dans sa forme comme dans son fond, ils se sont mis d’accord, tout aussi unanimement, sur la nécessité d’ajourner leur décision au 25 mars au soir. Ils la prendront ce jour-là, quelques heures à peine après la séance parlementaire, la dix-septième, censée voir Michel Sleimane atterrir au palais présidentiel de Baabda. « La volonté d’ajourner notre décision a été réellement unanime », explique une source ministérielle, interrogée par L’Orient-Le Jour. « Si nous avions pris quelque décision que ce soit, tout le monde nous serait tombé dessus à bras raccourcis : la Syrie, l’opposition, tout le monde… Même nos alliés se seraient étonnés de la rapidité de cette décision. Nous devons garder la pression sur Damas, éviter d’être responsables du dynamitage de la séance électorale du 25 mars, du dynamitage de l’initiative arabe. Cela aurait été totalement contre- productif. Là, la pression est sur les autres : les Syriens, qui vont rester dans l’expectative, et l’opposition, qui a désormais jusqu’au 25 mars pour agir, pour accepter l’élection de Michel Sleimane à la présidence. Nous n’avions pas du tout intérêt à lancer une bombe politique aujourd’hui, pour qu’elle se transforme en véritable boulet demain », résume cette source. Les concertations au sein de la majorité vont d’ailleurs continuer bon train, parallèlement à celles qui seront menées avec les partenaires régionaux et internationaux du 14 Mars. Toujours sur le point de savoir si le Liban doit être présent à Damas ou pas, évidemment, mais aussi sur les modalités d’une éventuelle participation, sur le modus operandi. Le gouvernement chargera-t-il l’un des pays amis de lire une lettre officielle de Beyrouth ? Enverra-t-il un diplomate qui le fera lui-même et quittera la salle de réunion juste après sa lecture (on évoque notamment les noms des ambassadeurs Naamani, Ziadé et Habib, ce dernier ayant déjà une majorité des faveurs ministérielles…) ? Signalons qu’une grande partie de la réunion a été axée sur le dossier de la MEA. Une réunion sera consacrée à ce sujet, en présence des ténors de la compagnie et de cadres de la BDL, afin de plancher sur les moyens de redynamiser l’aéoroport international Rafic Hariri et de créer de nouveaux emplois. Il a également été décidé d’accepter la prorogation du mandat du conseil d’administration de la CNSS jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire jusqu’à ce que les institutions de l’État soient en mesure de fonctionner normalement, et ce afin de garantir la continuité des services aux citoyens. Notons enfin que dans la matinée, le Premier ministre, Fouad Siniora, s’était entretenu au téléphone avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Les deux hommes ont effectué un tour d’horizon de la situation actuelle, évoquant notamment la question de la participation libanaise au sommet de Damas.
Un vrai marathon que le Conseil des ministres, hier, au Sérail. Pas seulement parce qu’il y avait 240 points à débattre à l’ordre du jour (dont le dossier de la MEA et de ses employés et, à 21h15, ils n’en étaient encore qu’au cent-vingtième…), mais bien parce que les ministres devaient plancher sur une question de la plus grande importance, et éminemment...