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Actualités - OPINION

Les derniers témoins du patrimoine architectural beyrouthin tombent sous les bulldozers de Solidere

À Wadi Abou Jmil, trois immeubles, pourtant classés, n’ont pas pu résister aux bulldozers de Solidere. Aujourd’hui, à la place des trois bâtiments, joyaux du patrimoine architectural beyrouthin, il ne reste plus qu’un amas de pierres. Dans une lettre envoyée à L’Orient-Le Jour et que nous reproduisons ci-dessous, Amine-Jules Iskandar, architecte, s’élève contre cette atteinte à la mémoire du Liban : « Souvenez-vous du massacre de Cana. Durant les jours qui avaient suivi, les journalistes s’étaient presque tous rendus au sud du pays pour se rendre compte de l’ampleur du désastre. Au même moment, profitant du choc dans le pays et du fait que toute l’attention était portée sur Cana, la société Solidere avait précipité ses bulldozers sur Wadi Abou Jmil afin de raser une dizaine de bâtiments classés. Samir Kassir et son équipe n’ont pu à l’époque que déplorer la disparition de ces magnifiques témoignages du patrimoine architectural beyrouthin. À leur retour du Liban-Sud, il n’y avait plus rien à faire. Seuls trois édifices accolés à la synagogue avaient échappé au ravage. Aujourd’hui, alors que les Libanais sont pris par la crise politico-économique, et que la presse est tout entière braquée sur l’effondrement des institutions, les bulldozers ont repris discrètement leur besogne. Les trois derniers anciens immeubles de Wadi sont éventrés puis rasés. Il n’en reste plus qu’un amas de pierres. Depuis des années pourtant, le promeneur pouvait voir bien en évidence, sur la façade de chacun d’eux, un écriteau signé Solidere et menaçant d’arrestation quiconque toucherait à un seul élément de ces édifices classés. Aujourd’hui, il vous est surtout interdit de vous aventurer dans le coin avec un appareil photo. Cela explique la mauvaise résolution des photos prises avec un téléphone portable. Nous assistons, encore une fois impuissants, à la disparition de notre patrimoine architectural, culturel et identitaire. Ces édifices représentaient le dernier témoignage d’une époque qui fut l’âge d’or de la communauté israélite beyrouthine. » Amine-Jules ISKANDAR Architecte DPLG
À Wadi Abou Jmil, trois immeubles, pourtant classés, n’ont pas pu résister aux bulldozers de Solidere. Aujourd’hui, à la place des trois bâtiments, joyaux du patrimoine architectural beyrouthin, il ne reste plus qu’un amas de pierres. Dans une lettre envoyée à L’Orient-Le Jour et que nous reproduisons ci-dessous, Amine-Jules Iskandar, architecte, s’élève contre cette...