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Actualités - OPINION

Et Dieu créa le Liban

« Viens du Liban ! Viens ma fiancée ! Viens du Liban ! Fais ton entrée » « Le parfum de tes vêtements est comme le parfum du Liban ! » C’est ainsi que le Liban est cité comme source et modèle de beauté, plusieurs fois de suite dans l’Ancien Testament. L’épouse, à son tour, se réfère au Liban en parlant de son Époux : « Son aspect est celui du Liban, Sans rival comme les cèdres. » Les vers sont tirés du Cantique des cantiques, attribué au roi Salomon et que l’on a daté de la seconde moitié du Ve siècle avant notre ère. Le Liban ! Pays de miel et de lait, chanté par les poètes depuis le commencement des temps, concentre sur une des plus petites superficies, toutes les possibilités de la nature. Le soleil, la mer, la neige et la montagne verdoyante dont nous pouvons profiter successivement en un laps de temps record, à l’heure où, à Dubaï, on a fabriqué de la neige sous coupole à -40ºC, quand la température ambiante extérieure, atteignait 40ºC. Ce pays que Dieu a doté des plus belles qualités à sa naissance et dont les contrastes font partie intégrante de sa richesse est protégé des excès climatologiques. Dans certaines régions du monde, il est naturel de subir des catastrophes ; là où les volcans existent dans la configuration géographique. Ceux-ci se réveillent, de temps en temps, entrent en éruption et déversent des laves de feu et de magma sur les villes et villages environnants, comme en Italie et aux Philippines. D’autres pays, fluviaux, sont sujets à des inondations causées par des ruptures de digues durant les pluies diluviennes, ou par un dépassement de la crue des fleuves, nécessitant l’abandon des habitations et la fuite en canot parmi des maisons envahies par les eaux. Cela se passe continuellement en France et en Angleterre. En Amérique latine, pour ne citer que la Guadeloupe et la République dominicaine, les vents deviennent très violents et les tourbillons dépassent souvent 200km/h : ce sont les hurricanes, auxquels on donne des noms charmants. (Andrew, Charlie, Jane), mais qui, en réalité, sont des ouragans qui détruisent tout sur leur passage. Et pour ceux qui ont le malheur d’être dans l’œil du cyclone, c’est presque une fin de monde. Au Liban, la pire des tempêtes ne dépasse pas 110 km/h, et la pire inondation n’a jamais été mortelle. En Chine et en Extrême-Orient, il y a des centres d’étude, en pleine mer pour prévoir le tsunami et prévenir la population vivant à proximité de la mer. Plus proche de notre pays, en Turquie, chaque année il y a des tremblements de terre de 7º et 8º à l’échelle de Richter. Dans le monde, des milliers de personnes meurent chaque année à cause des catastrophes naturelles ; elles fuient et vivent sous les tentes, priant pour être sauvées. Au Liban, chaque jour qui se lève est un hymne à la clémence, les rayons du soleil sont un message de paix, la pluie qui tombe est un baume sur la sécheresse des cœurs. Dans ce pays que Dieu a épargné, c’est l’homme qui détruit, c’est l’homme qui met des bombes pour tuer d’autres humains. C’est l’homme qui se permet de parler au nom de Dieu ; en son nom, il lève une armée et c’est en son nom qu’il tue des innocents. Les Libanais du XXIe siècle ont perdu leur joie de vivre. Depuis la conférence d’Annapolis, de l’eau a coulé sous les ponts. Il s’est installé un certain statisme ; le temps semble s’être arrêté ; chaque jour qui passe ressemble au précédent. La société se trouve réduite à assister à des talk-shows stériles qui n’aboutissent qu’à stigmatiser les dissensions, à écouter des discours enflammés et haineux qui reviennent par intermittence alimenter une situation à risque dont le citoyen continue de faire les frais. Un autre spectacle télévisé est transmis de temps à autre, justifiant l’adage « mieux vaut en rire qu’en pleurer », celui d’un personnage sur une estrade, à la gestuelle menaçante, fustigeant l’autre, doigt accusateur, devant une foule en effervescence. Très souvent la politique fait oublier le quotient humain. Le social est utilisé à des fins politiques, alors que c’est le politicien qui devrait être au service du peuple, d’où l’accroissement de la démagogie. En cette année 2008 est apparu un phénomène social : nous voyons proliférer des partis dont on ignore tout du programme excepté le nom du chef. D’autre part, nous voyons sur les écrans des chefs de parti dont on ne connaît du parti que le nom propager des rumeurs qui viennent nourrir certaines hypothèses et occuper les citoyens. Ainsi s’installe un état de fait appelé tour à tour « chaos organisé » puis statu quo. Si, comme Faust qui a vendu son âme au Diable, certains leaders ont des allégeances à des pays autres que leur patrie, grand bien leur fasse. Qu’ils aillent donc vivre dans ces pays qu’ils préfèrent au Liban. Qu’ils aillent en Syrie et en Iran faire de la politique (si toutefois on le leur permet), deux pays immenses, beaucoup plus grands que le nôtre. Que le grand frère et la sœur accueillent dans leur giron tous leurs sympathisants. À moins que leur désir caché ne soit d’annexer le petit frère Liban et de l’asservir, de l’annihiler jusqu’à le remodeler à l’image de leur régime totalitaire et dictatorial. Régime rétrograde et statique, dont la seule modernité se limite à l’arsenal militaire. Qui porte la responsabilité de ce marasme ? Lequel de la majorité ou de l’opposition se verra jugé par l’histoire et mis au banc de l’accusé ? Cette tactique adoptée de part et d’autre, ce jusqu’auboutisme ne peut que nous confronter au jugement de Salomon. C’est une histoire que l’on raconte pour illustrer la sagesse de ce roi : deux mères sont venues faire appel à sa justice, prétendant chacune être la mère du même enfant. Alors le souverain, dans son infinie sagesse, ordonne que l’on coupe l’enfant en deux et que l’on donne à chacune des deux mères une moitié. L’une d’elle se jette aux pieds du roi, le suppliant de donner l’enfant à sa rivale : « Donnez-lui l’enfant, c’est elle la vraie mère », dira le roi. Évidemment, en ce temps-là, il n’y avait pas de laboratoire d’analyse génétique ADN. À défaut de partage, c’est le pays en entier qui se démantèle, car il est dans le collimateur des criminels. Après avoir assassiné les fleurons de l’avenir politique, des jeunes politiciens, symbole du futur, dans l’optique d’annexer les décisions vitales, on s’attaque à l’édifice, dont la pierre angulaire est l’accord de Taëf, mettant en exergue l’arrêt des institutions de l’État. Une question s’impose : ces Libanais complices de cet état de chose méritent-ils d’être Libanais ? Le statu quo est en réalité une impasse que l’on résumerait par le fait que le Liban est toujours confronté à son environnement géopolitique, lequel lui-même subit une emprise internationale à paramètre variable. Si la solution tarde ou n’est pas celle que l’on espère, une seule alternative se présente : se retrouver soi-même. Avant de nous retrouver dans une situation similaire à celle de la Palestine ou de l’Irak, ou encore morcelé comme la Yougoslavie. Il est grand temps de retourner aux sources, notre source, l’authenticité de notre naissance, si nous voulons un Liban indivisible, un peuple, un président. Molly SELWAN PS - Je propose une vox populi chrétienne symbolique, rien que pour savoir si vraiment cette communauté pose des conditions pour élire le président de la République, comme l’exigent certains députés maronites.
« Viens du Liban ! Viens ma fiancée !
Viens du Liban ! Fais ton entrée »
« Le parfum de tes vêtements
est comme le parfum du Liban ! »

C’est ainsi que le Liban est cité comme source et modèle de beauté, plusieurs fois de suite dans l’Ancien Testament. L’épouse, à son tour, se réfère au Liban en parlant de son Époux :
« Son aspect est celui du Liban,
Sans...