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Téhéran critique l’UE pour avoir jugé le scrutin « ni libre ni équitable » Les conservateurs iraniens célèbrent leur victoire au premier tour des législatives

Les conservateurs ont célébré hier leur victoire au premier tour des élections législatives en Iran, où les autorités ont critiqué l’Union européenne pour avoir jugé le scrutin « ni libre ni équitable ». Les conservateurs, aussi appelés défenseurs des principes, « ont remporté 74 % des 189 sièges attribués au premier tour », a annoncé le vice-ministre de l’Intérieur Mohammad Hossein Moussapour, dans une conférence de presse. Ce pourcentage donne ainsi environ 140 députés conservateurs, pour un total de 290 sièges à pourvoir. Toujours selon le vice-ministre, le taux de participation a été « supérieur de 10 % à celui des précédentes élections », qui était de 51,2 % en 2004. Il n’a donné aucun chiffre sur le nombre de réformateurs élus dès le premier tour, tout en se félicitant de la « transparence » de ses services dans la publication des résultats. Le quotidien ultraconservateur Kayhan a crédité les réformateurs de 32 sièges et les indépendants de 25. Les réformateurs qui disposaient d’une quarantaine de sièges dans l’Assemblée sortante ont pâti des disqualifications massives de leurs candidats, dont plusieurs anciens ministres et députés, avant le scrutin par les organes du pouvoir. L’Union européenne avait qualifié dimanche pour cette raison les élections de « ni libres ni équitables ». Le ministère des Affaires étrangères a « condamné » hier un jugement « hâtif, politiquement orienté, opportuniste et inacceptable ». Ce qui n’a pas empêché l’Allemagne de répéter hier la critique émise par la présidence slovène de l’UE. Berlin a jugé que le processus de disqualification, qui avait déjà vu les réformateurs pénalisés en 2004, « est erroné et digne d’être critiqué ». La victoire annoncée des conservateurs est tempérée par une division ouverte en leur sein, avec la présence de deux listes partiellement concurrentes et opposées dans leur degré de soutien au gouvernement du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Le Front uni des défenseurs des principes, la principale formation, qui inclut le groupe du président, le « Doux parfum de servir », a revendiqué « 65 % ou environ 130 » députés après le premier tour, selon son secrétaire exécutif, Shahabeddine Sadr. En face, Ali Amiri, responsable des élections pour la Coalition élargie des défenseurs des principes, a annoncé que « sur les 189 candidats élus, 80 dépendent de la coalition ». Mais sur ces 80 élus, la coalition en partage 48 avec le Front uni, le système politique iranien permettant à un candidat d’être présent sur plusieurs listes à la fois. La Coalition, parrainée par des personnalités critiques de M. Ahmadinejad, avait lancé un défi au Front uni dans la capitale, en y présentant une liste largement constituée de ses propres candidats. Cependant, elle n’a obtenu aucun siège en son nom propre au premier tour, et son seul candidat pour le deuxième tour est en ballottage défavorable. À l’inverse, le Front uni a emporté les seize sièges, sur trente, pourvus dès le premier tour, et parmi eux le groupe de M. Ahmadinejad en compte quatre. M. Amiri a précisé que sa coalition est « pour le courant conservateur mais critique le gouvernement ». « Nous nous appelons des partisans de Rezaïe-Larijani-Qalibaf », a-t-il dit. Mohsen Rezaïe, ancien chef des Gardiens de la révolution, Ali Larijani, ex-négociateur du nucléaire, et Mohammad Baqer Qalibaf, actuel maire de Téhéran, sont réputés être des concurrents politiques de M. Ahmadinejad.
Les conservateurs ont célébré hier leur victoire au premier tour des élections législatives en Iran, où les autorités ont critiqué l’Union européenne pour avoir jugé le scrutin « ni libre ni équitable ».
Les conservateurs, aussi appelés défenseurs des principes, « ont remporté 74 % des 189 sièges attribués au premier tour », a annoncé le vice-ministre de...