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FESTIVAL DU CONTE ET DU MONODRAME - Une clôture en beauté avec le concours des menteurs Le récit en mimes, chants et magie

Les mots circulent, bougent, se bousculent, trébuchent, remuant tout sur leur passage. Et suscitant de la poussière. Des grains d’imaginaire. Les cinq conteurs réunis à la crypte de l’église Saint-Joseph ont réussi à établir un lien avec l’audience et à créer durant deux heures une atmosphère hors temps. Magie des mots. L’organisateur Paul Mattar avait auparavant précisé les règles du jeu. Les conteurs devraient concourir en un temps qui leur est imparti (cinq, quatre, puis trois, deux et une minute) sur un thème choisi par le public. Les spectateurs présents avaient ainsi opté avant l’entrée des artistes pour les thèmes suivants : « L’homme est une femme, entre autres », « La chambre à coucher », « Chut », « Je vis dans un sac » et « Le vocabulaire des maux ». C’est la clochette de Mattar qui donnera le signal de départ et arrêtera les participants en temps voulu. Le conte n’est plus de simples récits. Enrichi de gestes, de mimes, de tour de magie et de musique, il devient partage et communion. Aux sons de l’accordéon et de ses rythmes bien cadencés, les récits improvisés prendront l’allure d’une grande fête à laquelle tout le monde participera. La fête de l’imaginaire. Un mot lancé par-ci, une boutade par-là et voilà que le conteur s’évade et s’envole vers d’autres tirades. Interaction et partage L’âme des poètes plane dans cette crypte où un public panaché s’est rassemblé pour écouter les funambules des mots. Petits et grands sont là à se lancer la balle, à titiller leurs méninges afin d’extraire des images susceptibles de faire redémarrer le dialogue des conteurs. Si d’aventure, l’un des artistes s’égare ou ne retrouve plus le fil des idées, il y aura toujours dans la salle quelqu’un pour le repêcher. Abordant le premier thème, Chirine el-Ansary, Pierre Rosat, Françoise Diep, Claude Delsol et Yannick Jaulin iront d’abord à la recherche de la féminité. Sur leur passage, ils vont rencontrer des bêtes, des aventures, mais aussi des mésaventures ; propulsés dans une chambre à coucher qu’ils devront animer, Yannick Jaulin trouvera moyen de la faire « accoucher ». Les mots sont baladeurs et espiègles. Le « chut » de Cherine ne sera plus que silence et mimes, repris par Claude Delsol par un tour de magie encore plus bavard que les mots. Mais les cinq larrons ne vont pas s’arrêter là et pour illustrer l’idée de l’incarcération dans le sac, ils devront user de plus d’un tour. C’est ainsi qu’ils videront tout leur « sac » sur un public de plus en plus décontenancé. Désopilant, Jaulin devient à son tour chanteur et Rosat poète. Et l’audience se met à rêver de lunes, de soleils, de rats, de vaches et de féminité. Les conteurs ont réussi à mettre tout dans un même sac ; et à rendre la soirée presque surréaliste puisque les cadavres, sous le truchement des mots, sont devenus exquis*. Colette KHALAF * Définition qu’en donne le dictionnaire abrégé du surréalisme « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes ».
Les mots circulent, bougent, se bousculent, trébuchent, remuant tout sur leur passage. Et suscitant de la poussière. Des grains d’imaginaire. Les cinq conteurs réunis à la crypte de l’église Saint-Joseph ont réussi à établir un lien avec l’audience et à créer durant deux heures une atmosphère hors temps. Magie des mots.
L’organisateur Paul Mattar avait auparavant...