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Le baril à plus de 110$, l’euro à plus de 1,55$ Une formidable opportunité pour le Liban Joseph OTAYEK

La flambée des cours du pétrole, qui représente aujourd’hui une menace écrasante sur notre économie et qui risque même d’amener la société libanaise à la crise, peut s’avérer pour le Liban une formidable opportunité de croissance et d’investissement pérenne. Il s’agit uniquement de savoir attirer au moins une partie des investissements colossaux qui sont réalisés par les hommes d’affaires et par les États du Golfe aux quatre coins de la planète. Les pays du Golfe connaissent depuis plus de deux ans des excédents budgétaires réguliers, chiffrés en milliers de milliards de dollars. Le Liban représente pour tous ces capitaux un champ d’investissement plus qu’idéal. La plupart des décideurs dans les pays du Golfe éprouvent une affection sincère et énormément d’amitié pour le Liban. De plus, l’économie libanaise a toujours été une économie de services et c’est surtout dans les services et dans l’immobilier que les investissements se font actuellement. Dans tous les domaines, l’infrastructure libanaise est compétitive. Que cela soit au niveau de l’aéroport, du centre-ville, des hôtels, des restaurants ou même des complexes balnéaires ou de sports d’hiver. Le secteur bancaire et financier, le secteur des assurances, les secteurs de l’industrie légère et de la distribution sont aussi tous très bien équipés ; le secteur de la santé ainsi que le secteur de l’éducation sont tout aussi très bien nantis en équipements et en bâtiments. Il nous reste à rapatrier notre jeunesse, bien formée éparpillée aujourd’hui aux quatre coins du monde et particulièrement dans la péninsule Arabique et nous serons prêts à démarrer. Ce qu’il reste à faire est simple : demain matin on rouvre les magasins du centre-ville et on organise un festival du printemps dans toutes les villes libanaises. En même temps, le Parlement se réunit et vote les lois nécessaires pour débloquer les fonds promis dans Paris III qui permettront d’amorcer la pompe de la croissance dans le pays et de recréer la confiance. Toutes les parties politiques s’engageront à assurer un climat positif et à ne pas utiliser l’économie comme instrument de chantage les uns par rapport aux autres. L’euro à 1,52$ pourrait être aussi une importante opportunité de croissance. Regardons nos atouts, nous avons 300 jours d’ensoleillement par an, 140 kilomètres de côte méditerranéenne et des montagnes culminant à 1 900 mètres. En face, nous avons une quinzaine de milliers de soldats européens ayant tous de la famille, des parents et des amis qui ne demandent rien de mieux que de venir passer leurs vacances (ô combien nombreuses, heureusement) au pays du Cèdre à condition que les Libanais choisissent de les accueillir. Là aussi la recette est simple. Rendre immédiatement le centre-ville de Beyrouth aux touristes, réduire le temps d’antenne des politiques à 25% des journaux télévisés et annuler les talk-shows stériles pour détendre l’atmosphère dans le pays et les remplacer par n’importe quelle production audiovisuelle. La situation est très grave et très urgente. Le Parlement doit reconsidérer la politique de fiscalité sur les investissements étrangers. Il pourrait prévoir de l’alléger contre l’obligation qui serait faite aux investisseurs à réinvestir une partie de leurs bénéfices réalisés au Liban dans l’économie libanaise ; mais toutes les barrières à l’investissement doivent être levées. C’est à ce prix-là seulement que le pouvoir d’achat des Libanais pourra s’améliorer. Ne nous leurrons plus ; arrêtons de nous mentir les uns aux autres. Les Libanais ne veulent pas d’une augmentation de salaire qui va mettre à mort ce qui reste du pays (rappelez-vous 1988 à 1992). Les Libanais veulent améliorer leur pouvoir d’achat. L’augmentation du pouvoir d’achat du Libanais ne pourra venir que de la croissance économique et de la réduction du gaspillage et des inefficacités dans le système, et les deux doivent aller de pair. Chacun d’entre nous, qu’il soit partisan du 8 ou du 14 Mars, bénéficiera pareillement de la croissance et chacun d’entre nous souffrira pareillement de la crise économique et de la faillite du système. Nous devons faire vite, car le feu est en la demeure ; le pays avance rapidement vers le précipice et l’histoire ne repasse pas les plats. Article paru le mardi 18 mars 2008
La flambée des cours du pétrole, qui représente aujourd’hui une menace écrasante sur notre économie et qui risque même d’amener la société libanaise à la crise, peut s’avérer pour le Liban une formidable opportunité de croissance et d’investissement pérenne. Il s’agit uniquement de savoir attirer au moins une partie des investissements colossaux qui sont...