Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

ÉCLAIRAGE Pour l’opposition, la balle est dans le camp de la majorité

À quinze jours de l’ouverture du sommet arabe à Damas, les autorités syriennes affichent une certaine satisfaction. Les écueils qui risquaient d’entraver la tenue de ce sommet semblent avoir été éliminés les uns après les autres. Selon une source proche de l’opposition, il y a quelques semaines, on se posait encore des questions sur la tenue de ce sommet. Aujourd’hui, la date en est confirmée. Il avait même été question, à un moment donné, de modifier le lieu de la conférence, mais cette suggestion a été aussi abandonnée. De plus, alors que le dossier libanais s’imposait en premier à la table des dirigeants arabes, désormais, d’autres sujets sont à l’ordre du jour, dont la situation à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés ainsi que l’initiative de paix arabe, lancée au sommet de Beyrouth en 2002 et confirmée au sommet de Ryad en 2007. Reste encore le problème du niveau de participation des dirigeants arabes. Si près d’une dizaine de présidents et de responsables ont déjà confirmé leur présence, dont notamment le président algérien Abdel-Aziz Bouteflika, l’émir du Qatar, le dirigeant des Émirats arabes unis, le président de Djibouti, les présidents soudanais et yéménite, le véritable problème reste dans la participation de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et de la Jordanie. La source proche de l’opposition révèle ainsi que la Syrie tient réellement à une présence de haut niveau de tous les pays arabes et elle est réellement soucieuse d’améliorer ses relations avec le royaume wahhabite. L’Arabie saoudite a été ainsi le premier pays arabe auquel les autorités syriennes ont réclamé un rendez-vous pour l’inviter officiellement au sommet. Les autorités saoudiennes ont commencé par refuser de fixer ce rendez-vous. Et lorsqu’elles se sont décidées à le faire, elles ont précisé que l’émissaire syrien ne sera pas reçu par le roi Abdallah. C’est alors que les autorités syriennes ont choisi de ne plus envoyer le ministre des AE mais le président du Croissant-Rouge syrien. Bref, les relations entre les deux pays étaient au plus mal et, selon les milieux de l’opposition, le ministre saoudien des Affaires étrangères a effectué une tournée en Europe et aux États-Unis pour, entre autres, réclamer des mesures contre la Syrie. Mais la dégradation de la situation à Gaza a permis de retourner la situation en faveur de la Syrie, sans compter les médiations ininterrompues menées par les émirs du Qatar et de Dubaï. La Syrie, qui avait commencé par durcir ses positions, a finalement renoncé à inviter le président iranien Mahmoud Ahmadinejad au sommet en tant qu’observateur. Officiellement, le président syrien Bachar el-Assad aurait décidé de n’inviter aucun chef d’État non arabe au sommet, pour permettre aux dirigeants de se concentrer sur les problèmes communs et de discuter librement entre eux de tous les dossiers qui pèsent sur la région. Les présidents turc et iranien ne viendront donc pas à Damas, mais, pour les Saoudiens, c’est surtout la présence d’Ahmadinejad qui était gênante. Or, même si les Syriens ont présenté la « non-invitation » du président iranien d’une manière générale, cette décision n’en reste pas moins une concession faite au royaume wahhabite. Dès lors, estime la source proche de l’opposition, l’Arabie saoudite pourrait relever le niveau de sa participation au sommet, et l’Égypte et la Jordanie pourraient suivre cet exemple. Restera le cas du Liban. La source de l’opposition estime que la Syrie a contourné avec beaucoup d’habileté la question de l’invitation de ce pays, en adressant sa lettre au Premier ministre Fouad Siniora, via le ministre démissionnaire Faouzi Salloukh. Elle a profité de l’absence de M. Siniora et du ministre Tarek Mitri pour envoyer l’invitation à M. Salloukh. Désormais, la balle est dans le camp de la majorité, pensent les opposants. Si le Premier ministre décide de participer lui-même, la Syrie aura marqué un point, estime la même source, car plusieurs rendez-vous avaient été fixés au cours des deux dernières années à M. Siniora et il avait refusé de se rendre à Damas à la dernière minute. Si, par contre, il refuse de répondre à l’invitation, le sommet se tiendra quand même... La même source précise que l’opposition attend la décision du gouvernement pour définir sa propre attitude. Si le Premier ministre se rend à Damas, sans intégrer le ministre Salloukh dans la délégation, elle pourra bien alors envoyer un représentant au sommet, qui sera traité comme l’avait été le Premier ministre Siniora à Ryad en 2006, comme un hôte particulier. Par contre, si la délégation officielle comprend un ministre relativement neutre ou proche de l’opposition, le problème ne se posera pas. Mais la source est catégorique : l’opposition est déterminée à faire aussi entendre sa voix si la majorité souhaite imposer sa vision de la crise libanaise. Entre-temps, nul ne semble parler d’une élection présidentielle avant la tenue de ce sommet. En somme, les problèmes demeurent entiers, mais il semble avoir été convenu de les reporter... Scarlett HADDAD
À quinze jours de l’ouverture du sommet arabe à Damas, les autorités syriennes affichent une certaine satisfaction. Les écueils qui risquaient d’entraver la tenue de ce sommet semblent avoir été éliminés les uns après les autres. Selon une source proche de l’opposition, il y a quelques semaines, on se posait encore des questions sur la tenue de ce sommet. Aujourd’hui, la date en...