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Nucléaire - L’Union européenne et les Américains appellent Téhéran à collaborer pleinement avec l’AIEA Après les nouvelles sanctions, l’Iran exclut tout dialogue avec les six Grands

L’Iran a répliqué hier aux nouvelles sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU liées à son programme nucléaire controversé, en excluant toute discussion avec les grandes puissances. De leur côté, l’Union européenne et les États-Unis ont appelé l’Iran à pleinement collaborer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur son programme nucléaire controversé, alors que les pays non alignés ont apporté leur soutien à Téhéran hier, au troisième jour de la réunion de l’Agence à Vienne. «À partir de maintenant, le dossier nucléaire de l’Iran sera exclusivement du ressort de l’AIEA », l’Agence internationale de l’énergie atomique, a déclaré le président Mahmoud Ahmadinejad, cité par l’agence officielle IRNA. « Aux yeux de l’Iran, la résolution du Conseil de sécurité est sans valeur et sans importance », a-t-il dit à la sortie du Conseil des ministres. Le Conseil de sécurité a adopté lundi la résolution 1803 qui renforce les sanctions contre l’Iran pour obtenir qu’il suspende l’enrichissement d’uranium et élargisse sa coopération avec l’AIEA, agence de l’ONU qui veille à empêcher un basculement du nucléaire civil au militaire grâce notamment à des inspections approfondies. La 1803 est la quatrième du Conseil de sécurité à exiger de Téhéran qu’il suspende son enrichissement d’uranium. Elle renforce les sanctions prises par deux des trois résolutions précédentes (1737 et 1747). Le Conseil de sécurité a parallèlement soutenu l’initiative des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et de l’Allemagne (groupe 5+1) de reprendre des discussions avec l’Iran, par le biais de Javier Solana. Mais M. Ahmadinejad a exclu spécifiquement une telle perspective. Interrogé par les médias iraniens, il a répondu : si « quelqu’un (en dehors de l’AIEA) veut parler du dossier nucléaire de l’Iran, cette période est terminée. Certains en dehors de l’AIEA, pensent que l’Iran devrait négocier, mais ce n’est pas le cas ». M. Solana avait été chargé de présenter en juin 2006 une offre du groupe 5+1 à l’Iran, comportant une large coopération en échange d’une suspension par Téhéran de son enrichissement d’uranium. Il avait ensuite mené une série de discussions avec le négociateur du dossier nucléaire iranien, Ali Larijani, puis avec son successeur, Saïd Jalili, mais toujours sans succès. L’ambassadeur britannique à l’ONU, John Sawers, avait indiqué lundi que les six puissances étaient « prêtes à développer » leur offre de 2006, mais sans entrer dans les détails. Cependant, la déclaration de M. Ahmadinejad rend de facto caduque cette offre de coopération. Le président iranien a justifié la position de Téhéran : les grandes puissances « pensent que l’on peut utiliser la résolution (de l’ONU) comme un bâton pour que l’Iran accepte de négocier avec elles », a-t-il avancé. « Le peuple iranien a rejeté durant ces trente dernières années ceux qui brandissaient des bâtons et aujourd’hui encore le peuple fera la même chose », a-t-il poursuivi, cité par l’agence iranienne ISNA. Dans un entretien avec l’AFP à Genève, son ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a confirmé : « J’aimerais assurer à ceux qui pensent que les sanctions posent des problèmes à la République islamique d’Iran qu’ils se trompent totalement. » « L’UE reste gravement préoccupée par le fait que malgré quatre années d’intenses efforts de l’AIEA, celle-ci ne soit toujours pas en mesure d’établir la nature du programme nucléaire iranien », a de son côté déclaré le délégué slovène représentant l’UE, Ernest Petric, devant les représentants des 35 pays membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA. L’UE « appelle l’Iran à fournir des réponses complètes, claires et crédibles à l’AIEA sur toutes les questions » sur ses activités nucléaires, a souligné M. Petric. « Nous souhaitons voir l’Iran choisir la voie de la coopération », a renchéri l’ambassadeur britannique Simon Smith au nom des trois pays européens en pointe sur ce dossier (Grande-Bretagne, France, Allemagne) soulignant que les réponses de Téhéran « n’étaient pas satisfaisantes » jusqu’à présent. L’ambassadeur américain auprès de l’Agence, Gregory Schulte, a, lui aussi, réitéré la nécessité d’une pleine coopération de Téhéran pour rétablir la confiance de la communauté internationale dans son programme nucléaire. « Nous appelons (les dirigeants iraniens) à révéler complètement leurs activités passées et présentes et à suspendre celles qui ne sont pas indispensables à un programme nucléaire civil tout en étant nécessaires pour fabriquer l’arme atomique », a-t-il déclaré. Les inquiétudes de l’UE et de Washington s’appuient sur la publication fin février par l’AIEA d’éléments selon lesquels l’Iran continue à développer ses activités d’enrichissement d’uranium et poursuit des recherches à caractère militaire, notamment sur des explosifs à haute intensité et des missiles. Les pays occidentaux avaient souhaité lundi soumettre au Conseil des gouverneurs de l’AIEA une résolution pour pousser formellement l’Iran à fournir les explications demandées. L’idée a cependant été abandonnée face à l’opposition de la Chine, de la Russie et des pays du mouvement des non-alignés. Pour les non-alignés, l’ambassadrice cubaine auprès de l’AIEA, Norma Goicochea Estenoz, a noté que l’Iran remplissait toutes ses obligations légales vis-à-vis de l’AIEA. Tout geste supplémentaire ne pourrait être accompli que sur une base « volontaire » de la part de Téhéran, selon elle. Les non-alignés défendent le droit de l’Iran à mener des activités nucléaires civiles, y compris l’enrichissement d’uranium, alors que les Occidentaux craignent que ce programme n’ait en réalité une finalité militaire.
L’Iran a répliqué hier aux nouvelles sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU liées à son programme nucléaire controversé, en excluant toute discussion avec les grandes puissances. De leur côté, l’Union européenne et les États-Unis ont appelé l’Iran à pleinement collaborer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur son programme nucléaire...