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Actualités - CHRONOLOGIE

Les assassins du Nouveau Monde LES SORTIES DE LA SEMAINE

Becoming Jane, de Julian Jarrold Avec James Mc Avoy et Anne Hathaway. L’œuvre de Jane Austen a toujours été l’objet d’adaptations à l’écran : Sense and Sensiblility d’Ang Lee en 1996 ou Pride and Prejudice de Joe Wright. Certains réalisateurs se sont même amusés à rendre l’atmosphère « austenienne » plus bigarrée, comme dans Bride and Prejudice. L’écrivain britannique, transposée ainsi à Bollywood, devenait la principale « actrice » de ses romans. Julian Jarrold décide dans son film de centrer son œuvre sur le personnage de Jane elle-même, tentant d’expliquer ainsi les raisons qui l’ont poussée à écrire autant de romans d’amour. Le cinéaste a donc particulièrement basé son sujet sur la relation amoureuse qu’elle aurait entretenue avec le jeune Tom Lefroy à l’aube de ses vingt ans. Malgré certains biographes qui contredisent la thèse de l’effet Lefroy sur la vie de Jane Austen, Jarrold a trouvé dans la biographie réalisée par John Spence (dont il s’est longuement inspiré) des précisions sur la rencontre du couple. Selon les mêmes informations, l’auteure aurait même commencé à écrire Pride and Prejudice après leur rupture. Le réalisateur a confié le rôle de Jane Austen à Anne Hathaway, bien que personne jusqu’à ce jour ne sait à quoi ressemblait l’écrivain britannique. Pour lui donner la réplique, qui de mieux que le jeune James Mc Avoy, nouvelle étoile montante dans le firmament cinématographique ? Empire dunes/sodeco, espace No Country for Old Men, de Ethan et Joel Coen Avec Javier Bardem, Tommy Lee Jones et Josh Brolin. Sacré meilleur film de l’année à la cérémonie des Oscars, No Country for Old Men marque le retour des frères géniaux, à confondre également avec frères jumeaux. Joel et Ethan Coen eux-mêmes ont triomphé à la même soirée puisqu’ils ont reçu la petite statuette dorée après avoir été les rois de la Croisette. Pour incarner le tueur psychopathe à la solde de la mafia chargé de retrouver le magot de la drogue perdu dans le désert, mais retrouvé par hasard par Josh Brolin (ouf), les cinéastes ont donné le rôle à Javier Bardem, le talentueux acteur espagnol, et l’ont affublé d’une coiffure mémorable. Coupe carrée avec frange de côté, augmentant l’air benêt (?) et sadique, le comédien avance dans le film à pas feutrés comme un félin. Tenant à la main une arme nouvelle, puisqu’il s’agit d’une pompe à gaz, le criminel tire sur tout ce qui bouge. Ses meurtres, qu’il ponctue de petits jeux débiles et absurdes (pile ou face), ou de blagues salaces, sont aussi violents que muets. Maîtres de l’absurde et de l’innovation, les frères Coen le prouvent encore une fois. Après des chefs-d’œuvre tels Fargo, Barton Fink où ils versent leur plume dans le noir le plus total, ils se sont fait remarquer par des comédies également truculentes comme The Big Lebovski ou Brother Where are Thou ? et, après un creux de quelques années, ils ont refait surface avec cette œuvre à la limite du thriller et du road-movie. Mais le film d’action n’est pas le fort des frères Coen, c’est pourquoi le rythme pêche par endroits par sa lenteur. Cette action-inaction n’est-elle pas encore une supercherie à la « Brothers »? Très probable, car rien n’est gratuit chez ces cinéastes malicieux qui travaillent souvent dans la texture du film. Il y a une épure totale, également dans la narration. Bien réfléchi et calculé, tout n’est que symboles. Ainsi la pompe à gaz comprimé illustre la vacuité entre deux mondes différents : celui du vieil homme incarné par Tommy Lee Jones qui se sent décalé par rapport à la nouvelle vague de violence et qui ne comprend plus rien, évoquant toujours le passé et son père, et le monde, autiste, d’Anton Chigurgh (un nom sans aucune identité). L’arme illustre aussi la violence dévastatrice et muette. Un autre élément essentiel dans l’œuvre des Coen est ce panorama de paysages qu’on voit au début du film. Analogues à Fargo, où les grands espaces enneigés étaient filmés, ces visions se différencient par leur objectif, car il s’agit à présent de filmer un monde qui s’effiloche, qui disparaît. Une belle œuvre, en somme. Grand cinEmas ABC, grand cinema concorde, cinémacity, Empire galaxy
Becoming Jane,
de Julian Jarrold

Avec James Mc Avoy et Anne Hathaway.
L’œuvre de Jane Austen a toujours été l’objet d’adaptations à l’écran : Sense and Sensiblility d’Ang Lee en 1996 ou Pride and Prejudice de Joe Wright. Certains réalisateurs se sont même amusés à rendre l’atmosphère « austenienne » plus bigarrée, comme dans Bride and Prejudice....