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HUMEUR À qui profile le crime ? Nahi LAHOUD

Dans ce petit pays qu’est le Liban, impossible n’est pas... libanais ! Mais ce Liban, semble-t-il, est devenu ingouvernable, sinon inconduisible (je ne sais pas si ce mot existe dans le dictionnaire. De toute façon, je l’ai inventé, car je crois qu’on se conduit mal dans mon pays, et qu’on le conduit vers la catastrophe – l’impression ici de faire une lapalissade). Le Liban a donc besoin d’être piloté. Et pour le piloter, il faut un bon conducteur, il faut un chef de file, qui ne file pas à l’anglaise au premier coup de fil extérieur, mais qui file le parfait amour avec tous les filaments extérieurs et intérieurs et qui adopte un profil bas quand se profile à l’horizon une longue file d’attente. Sinon cette situation peut donner du fil à retordre aux filous les plus filiformes. Et pourrait faire du fil à fil sur un fond de fil de la Vierge. Pour y remédier, il s’agit de trouver le filon et la filière. Il suffit de donner un coup de fil à qui vous savez. Puis de se diriger en file indienne vers les bienfaiteurs venus d’outre-mer et d’outre-tombe. Si l’on écoute le fil des discours des politicards locaux, on constate qu’ils sont sur le fil du rasoir ou sur un fil de fer qui risque de se rouiller au fil des jours et au fil de notre vie. Pourquoi cet acharnement à vouloir tomber au niveau des caniveaux, les remplissant généreusement de leurs débordements verbaux ? Alors que sous nos yeux défile en filigrane une suite d’événements tragiques, on a l’impression que notre existence ne tient plus qu’à un fil. Le fil d’Ariane. Que d’imposture en imposture, de trame en trame, de report en report, jamais encore je vous le jure, nous n’avons subi autant de torts. Quand j’entends le lyrisme écolo-démentiel du philanthe de Moukhtara, ou la philantropie galopante du petit chose de Koraytem, ou encore les philippiques « divines » du barbu de Dahieh, la philosophie démago-milicienne du tondu de Meerab et enfin la philologie martiale de l’orangiste, je me demande en bonne pâte que je suis : « À qui profile le crime ? » Nahi LAHOUD Producteur de théâtre Article paru le mercredi 5 mars 2008
Dans ce petit pays qu’est le Liban, impossible n’est pas... libanais ! Mais ce Liban, semble-t-il, est devenu ingouvernable, sinon inconduisible (je ne sais pas si ce mot existe dans le dictionnaire. De toute façon, je l’ai inventé, car je crois qu’on se conduit mal dans mon pays, et qu’on le conduit vers la catastrophe – l’impression ici de faire une lapalissade).
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