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Tessa Worley à deux doigts du titre de championne du monde junior

À 18 ans, la Française Tessa Worley a fait cette saison une entrée remarquée dans le cercle des quinze meilleures géantistes mondiales et commence à incarner la relève dans un ski alpin français qui voit pourtant traditionnellement éclore ses champions tardivement. Aujourd’hui à Formigal (Espagne), la skieuse du Grand Bornand (Haute-Savoie) va tenter de devenir la première championne du monde junior française depuis 1994 et, dès le lendemain à Zwiesel (Allemagne), elle cherchera à conforter son rang de 14e géantiste de la planète pour sa première vraie saison en Coupe du monde. Avec sa bouille ronde, ses joues roses et ses cheveux blonds, souvent cachés sous un bonnet à pompon, « P’tit bout » (rapport à son gabarit de poche : 1,58 m, 54 kg) n’est pas encore sortie de l’adolescence qu’elle s’est déjà installée chez « les grandes ». Par petites touches. Depuis sa 5e place en ouverture à Soelden, en octobre, la révélation française de la saison, avec Sandrine Aubert en supercombiné, a navigué entre la 14e et la 23e place en géant, bouclant toutes ses manches, finissant toutes ses courses (6). Aucun résultat qui brille, mais une régularité de « briscarde ». « Cet apprentissage de la Coupe du monde, c’est du plaisir, je ne m’attendais pas à d’aussi bons résultats, dit-elle à l’AFP. J’ai dû refixer mes objectifs. À Soelden, arrivée en bas, je n’y croyais pas. Ce n’était que ma quatrième course de Coupe du monde. Je n’ai pas vraiment réalisé, c’était bizarre. » Gamine, Tessa Worley n’a connu qu’une saison, l’hiver, qu’un seul bonheur, la neige, dans les deux hémisphères du globe. Quoi de plus logique avec des parents moniteurs, une maman haut-savoyarde et un papa australien. « Deux cultures » « La famille faisait deux hivers par an, un en Nouvelle-Zélande, vers Christchurch dans l’île du Sud, et un autre en France, raconte-t-elle. Jusqu’à l’âge de 8 ans, je n’ai pas connu l’été, je ne faisais que du ski. L’été ne m’a jamais manqué. Mais maintenant que j’y ai goûté, ça me plaît bien... » La blondinette ne rêve d’ailleurs plus que de partir en vacances sous le soleil du Mexique. Mais pour sa maman, avec laquelle elle vit depuis que son père est retourné à Melbourne, où il fait du vin, c’est : « Passe ton bac S d’abord. » Ce sera pour cette année, au lycée d’été d’Albertville (Savoie). Et la note d’anglais ne devrait pas être un problème. « Je suis à la fois française et australienne, j’ai les deux cultures et je parle anglais, ce qui est important dans le monde du ski. J’ai de la facilité à communiquer avec tout le monde, je n’ai pas besoin de me poser trop de questions. » « Saison faste » Pour le patron de l’équipe de France féminine, Jean-Philippe Vuillet, cette aisance linguistique est d’ailleurs un gros atout sous les spatules de Worley : « Elle est connectée avec l’extérieur. C’est un plus de pouvoir avoir facilement des contacts avec tes concurrentes, ça laisse moins de place aux inhibitions. » Vuillet veut toutefois tempérer : « Tessa vit une saison faste, c’est vrai mais elle n’en est pas encore au point où on peut dire que tout est en place. On ne peut pas encore crier “cocorico” et lui laisser porter seule l’avenir du ski féminin. À nous d’être vigilant de ce côté-là. » Le patron des Bleues convient toutefois « d’une solidité et d’une stabilité » rares à cet âge et d’un « mental fort », chose pas courante chez les jeunes pousses françaises : « Cela se voit à l’étranger, mais pas souvent chez nous. » Alors qu’il reste deux géants cette saison, à Zwiesel puis Bormio (Italie), Tessa Worley sait d’ailleurs très bien ce qu’elle veut : « Rester dans les 15 meilleures du monde pour attaquer la saison prochaine avec de bons dossards et continuer à finir toutes mes manches, c’est comme ça qu’on gagne en expérience. »
À 18 ans, la Française Tessa Worley a fait cette saison une entrée remarquée dans le cercle des quinze meilleures géantistes mondiales et commence à incarner la relève dans un ski alpin français qui voit pourtant traditionnellement éclore ses champions tardivement.
Aujourd’hui à Formigal (Espagne), la skieuse du Grand Bornand (Haute-Savoie) va tenter de devenir la...