EXPOSITION - Vernissage et signature, ce soir au CCF, de l’ouvrage d’illustrations de Joëlle Achkar Les « Faits et méfaits » de « L’Orient-Le Jour » sur les cimaises !

C’est à la salle d’exposition du Centre culturel français de Beyrouth que Joëlle Achkar, la jeune illustratrice découverte par Silex (une ONG qui soutient les premiers projets de jeunes artistes de talent et surdoués libanais), signera ce soir, à partir de 18h00, son ouvrage d’illustrations « Faits et méfaits », inspiré de la rubrique des faits divers de « L’Orient-Le Jour ». Il s’agit en fait d’une signature-vernissage, les « parrains»* de cette publication ayant eu la sympathique idée de mettre sur pied, à cette occasion, un accrochage qui donne à voir – et, par là, à comparer avec leurs équivalents édités – les dessins originaux réalisés, en format 24x30, à l’encre, la gouache, le pastel, les collages, ou encore la manipulation sur ordinateur. Il y a un an, pour son projet de master en illustration à l’Académie libanaise des beaux-arts, Joëlle Achkar avait décidé de reproduire en dessins de petites histoires insolites, des crimes crapuleux, des mésaventures mi-drôles, mi-tragiques piochés dans les informations locales de ce même quotidien. Il y avait là matière à inspiration d’autant que le ton de ces textes brefs, tantôt froid et distant, d’autres fois drôle, ironique ou même cynique, pouvait nourrir une palette d’illustrations diverses. « À chaque fois, je choisissais mon médium en fonction du sentiment que je voulais exprimer», indique la jeune artiste qui dit avoir été « touchée, amusée ou dérangée » par ces brèves informations qui résumaient parfois en quelques lignes l’histoire d’une vie. Quarante et une planches et un an de travail plus tard (dont deux mois de recherches dans les archives du journal, la période qu’elle couvre allant de 1995 à 2005), la jeune illustratrice présente Faits et méfaits, son «ouvrage » de fin d’études, qui lui vaut une mention très bien et attire l’attention de Carla Henoud, notre collaboratrice, membre de Silex. Laquelle association se charge de lui trouver le financement nécessaire à la publication de ce premier ouvrage**. Pour marquer ce coup d’essai-coup de maître, c’est donc une salle d’exposition aux murs entièrement tapissés de coupures de votre journal préféré qui prête ses cimaises à une trentaine de planches tirées du livre précité. Des dessins accompagnés chacun du texte correspondant et qui, à travers la multiplicité des techniques utilisées par la jeune artiste, offrent aux visiteurs une intéressante perspective du travail d’illustration. Utilisation de la gouache sèche sur toile retournée pour obtenir un effet d’empreinte charnelle dans la retranscription d’un poignant infanticide ; paillettes pour rendre le pétillement des bulles de champagne ; tracé noir et blanc aussi dénudé que le récit des aventures rocambolesques d’un exhibitionniste récidiviste ; superposition de textures pour obtenir la noire densité d’une glauque histoire de viols d’enfants ; gouache pour des aplats couvrants ; encre pour exprimer la subtile poésie du tragique... Et un trait de crayon qui, là aussi, exprime ses mille et une possibilités qui vont des fioritures miniaturisées à l’indienne à l’épure éloquente. L’exposition se tient jusqu’au 6 mars (du lundi au vendredi, de 13h00 à 19h00) à la salle d’exposition du CCF (rue de Damas). Zéna ZALZAL * Les parrains étant Silex et l’ALBA, en collaboration avec la Mission culturelle française. ** L’ouvrage a été publié avec le soutien de la Fondation Saradar, la Banque Libano-Française, Dr Makram Abi-Fadel et Adir Insurance.