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Actualités - OPINION

Cinq minutes de réflexion avant la guerre totale

La solennité de la dernière déclaration de sayyed Hassan Nasrallah saluera-t-elle dans le passage à la démocratie consensuelle, tant vantée par lui-même, une étape marquante dans notre histoire moderne ? S’installe, en effet, au Liban une conscience nouvelle de l’exiguïté de notre marge de manœuvre et de notre vulnérabilité dans un Moyen-Orient obscurantiste à souhait. S’installe surtout une nouvelle application de la politique née des visées hégémoniques d’une nouvelle puissance régionale caressant le dessein de la toute-puissante Perse antique sous le couvert du communautarisme religieux étriqué. Et le Hezbollah d’importer des pouvoirs de démiurge pour nous imposer un profil méconnu sur notre mode de vie : la culture « karbaliste». Les prémices télévisées d’une nouvelle confrontation annoncée dans le Sud battent leur plein intra et extra muros. Notre Sud est encore une fois livré, tel un détonateur minuté, aux mains de bleus qui, encore grisés par une prétendue victoire, rivalisent avec les grands de ce monde et jouent, tels des adolescents, au jeu dangereux de la guerre. Notre Sud n’est plus libanais depuis belle lurette, mais un terrain expérimental de la lutte antisioniste ou prospèrent toutes les théories jihadistes avec leurs applications sur le vif. Notre Sud, terrain de non-droit, ne reconnaît ni le document d’entente CPL-Hezbollah taillé en pudique feuille de vigne ni le consensus national avec son tiers bloqueur ou garant et moins encore les enquêtes minutieuses menant aux irréfutables incriminations. Notre Sud ne jure que par une seule logique, celle de l’annihilation de l’État d’Israël. Sans euphémismes ni litotes, sayyed Nasrallah a livré sans ambages le fond de sa pensée. L’assassinat de son second sera le prélude de la fin d’Israël, leitmotiv sans cesse ressassé en écho par son mentor perse, bien à l’abri et dont le courage se mesure au carré de la distance qui le sépare de son ennemi. Que nous le voulions ou pas, le sort en est jeté. Sauf sursaut politique écologique in extremis des alliés du Hezbollah, cet inédit entendement affectera nos représentations, croyances et conceptions pour les générations à venir et si, dans l’improbable cas de figure, il s’avèrerait que l’apocalypse soit favorable au parti de Dieu, nous ne serons plus que quelques-uns à fouler une terre affranchie, il est vrai, mais « protonisée » voire nucléarisée par la vindicte de l’ennemi. À tous mes compatriotes qui ne voient qu’en ce parti théocratique le salut national pour aborder l’exemplaire IIIe République, j’espère que vous l’aborderez avec mes meilleurs vœux de liberté. Alors, bonne guerre ! Dr Joseph MANTOURA
La solennité de la dernière déclaration de sayyed Hassan Nasrallah saluera-t-elle dans le passage à la démocratie consensuelle, tant vantée par lui-même, une étape marquante dans notre histoire moderne ? S’installe, en effet, au Liban une conscience nouvelle de l’exiguïté de notre marge de manœuvre et de notre vulnérabilité dans un Moyen-Orient obscurantiste à...