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Les lecteurs ont voix au chapitre

Le désarroi et l’inconnu C’est à un jeu de billard que se livrent nos grands mouvements politiques. Quand on veut atteindre un objectif, on n’y va pas directement, mais, comme au carambole, on pointe une boule pour cibler, par ricochet, une tout autre boule et un autre but. Ainsi, pour ceux qui ont la mémoire courte : 1- quand, en juillet 2006, on a déclenché la guerre, c’était pour se dérober au problème des armes de la Résistance posé sur la table des négociations engagées entre les différents ténors de la politique ; 2- quand, en décembre 2006, on est venu manifester au centre-ville de Beyrouth et investir les places de Riad el-Solh et des Martyrs, c’était pour prendre d’assaut le Sérail et renverser le gouvernement ; 3- quand on a fermé le Parlement, contre toute logique et tout droit constitutionnel, c’était pour empêcher les députés de se réunir et de traiter des sujets qui gênent, à savoir le tribunal international et les armes du Hezbollah ; 4- quand on est descendu dans les rues à Mar Mikhaël pour manifester contre la cherté de vie, ce n’était que pour discréditer l’armée et barrer à son chef la route de la présidence. Depuis la création du Liban, malgré la rivalité entre les grands courants politiques de l’époque, à savoir le Destour de Béchara el-Khoury et le Bloc national d’Émile Eddé, aucun accrochage aussi virulent n’a été remarqué, aucune bavure n’a été enregistrée, on n’a pas poussé le manque de respect et d’éthique jusqu’à qualifier les uns et les autres de traîtres et de collaborateurs, aucune occupation illégale des places publiques ne s’est produite, aucune partie ne s’était posée en responsable de la défense de la nation et ne s’était prévalue du droit de tenir tout un peuple en otage dans ses options guerrières et idéologiques. En outre, aucun mouvement, si puissant soit-il, n’avait désavoué une légitimité issue du peuple, aucun parti n’avait été aussi abondamment subventionné et armé par un pays étranger. Tout cela pourrait-il être admis et acceptable dans un État démocratique et multiconfessionnel comme le nôtre ? Émile SFEIR Aide-toi et le ciel t’aidera « Tout commence avec nous ! » Ce leitmotiv concerne, depuis toujours, une situation qui ne saurait stagner plus longtemps. La guerre invisible, endogène à la condition et à la mentalité libanaises a trop duré et il est temps de rappeler aux Libanais qu’on peut blâmer autant qu’on veut les grandes puissances, Israël, les États-Unis, l’Iran, la Syrie, l’Arctique et l’Antarctique, la cause est toujours la même : on est trop avare, aigri, hypocrite, possessif, et j’en passe pour s’unir. Et on oublie que tout commence par nous, par notre union : rappelez-vous le 14 mars, le vrai, celui que nul ne peut s’approprier. Ce jour où tous les Libanais se sont réunis. Ce 14 mars-là, combien a-t-il ému le monde ? Sur toutes les chaînes internationales, on contemplait avec admiration une foule en extase, fière de son histoire, solide dans son union, se projetant dans un avenir proche où on aurait pour seul mot d’ordre la liberté et l’indépendance. Où est-elle, cette foule, dont chacun de nous faisait partie ? Qui est le sadique qui a osé la fragmenter ? Quel est ce démon qui a écrasé toute une nation simplement parce que la conjoncture politique ne lui convenait pas, parce qu’il n’était pas président, parce qu’un des siens n’était pas à la tête de ce petit pays que nous aimons tant ? Est-ce qu’un pays trop petit pour contenir plus que 5 millions d’habitants vaut la peine de le déchirer pour qu’une confession l’emporte sur l’autre ? Et, de toute façon, qu’est-ce que le Liban a, sinon sa diversité ? Pourquoi devons-nous à tout prix dominer ? Ne serait-il pas plus simple de vivre en paix ? Évidemment, c’est une mauvaise idée de choisir trois présidents de la République, créer trois ministères et trois Parlements pour les trois différentes confessions. Il vaut mieux aller de l’avant, conserver l’arrangement actuel en travaillant sur les mentalités, en prouvant que quelle que soit la religion du président ou du Premier ministre, elle ne changerait en rien le mode de vie des Libanais car elle ne concerne que lui. Bref, l’argument majeur : le Liban ne décide pas, ce sont la France, les États-Unis et l’Iran qui décident pour lui, ne me convainc plus car, et je le sais, l’image de 4,5 millions de Libanais marchant main dans la main a le pouvoir de changer une opinion publique, et, croyez-moi, quand des milliards d’hommes vous applaudissent, ce ne sont pas quelques pauvres politiciens qui vous empêcheront de goûter à la paix. Ainsi, tel que le ferait un habile sculpteur, on graverait dans la pierre le pacte indélébile d’une nation qui a suffisamment de maturité pour pouvoir décider de son histoire. Jamale RIZKALLAH
Le désarroi et l’inconnu


C’est à un jeu de billard que se livrent nos grands mouvements politiques. Quand on veut atteindre un objectif, on n’y va pas directement, mais, comme au carambole, on pointe une boule pour cibler, par ricochet, une tout autre boule et un autre but.
Ainsi, pour ceux qui ont la mémoire courte :
1- quand, en juillet 2006, on a déclenché la...