La France veut une reconnaissance mondiale de son patrimoine gastronomique

La France va solliciter auprès de l’Unesco le classement au patrimoine de l’humanité de sa gastronomie, dont le président Nicolas Sarkozy a vanté samedi les mérites. « C’est un élément essentiel de notre patrimoine », a déclaré le chef de l’État français, « C’est pourquoi je souhaite que la France soit le premier pays à déposer dès 2009 une candidature auprès de l’Unesco pour permettre la reconnaissance de notre patrimoine gastronomique au patrimoine mondial », a-t-il poursuivi, avant de s’exclamer : « Nous avons la meilleure gastronomie du monde ! » L’idée de la candidature française avait été lancée fin 2006 par un groupe de gastronomes et de chefs convaincus que « la cuisine, c’est de la culture ». Le comité de soutien a recueilli jusqu’à présent 3 à 400 signatures de chefs, dont de nombreuses célébrités (Bocuse, Ducasse, Troisgros...). Selon un responsable de l’association créée pour promouvoir la candidature française, l’Unesco devrait faire connaître sa décision en 2010. C’est en 2003 que l’Unesco a adopté une convention sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, comme les chants, les danses, les fêtes ou les rituels. Pour l’instant, aucune gastronomie n’a bénéficié de cette inscription. En 2005, l’Unesco avait rejeté une demande en ce sens du Mexique. « On peut parler de cuisine dans plusieurs pays de la planète », mais la France « est le seul pays où on a une telle diversité et de telles possibilités de transformation des produits des artisans de la terre et de la mer », selon le réputé chef Guy Savoy (trois étoiles au guide Michelin), l’un des initiateurs du projet. L’inscription à l’Unesco vise à défendre une « culture gastronomique » à laquelle ne participent pas seulement les grands restaurants, mais aussi charcutiers, boulangers, fromagers, vignerons, confiseurs, etc., a-t-il expliqué à l’AFP. Autre membre de la mission, le chef Gérard Cagna juge que les chefs sont certes des « acteurs incontournables de la grande cuisine ». Mais « derrière tout ça, il y a un patrimoine régional, du terroir ». L’inscription serait selon lui « une vraie reconnaissance d’un grand terroir culturel et alimentaire ».