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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - Les critiques navrés par une sélection embarrassante Des oublis de taille pour l’Oscar du film étranger

Alors que la cérémonie des Oscar devait avoir lieu hier dans la nuit, l’Oscar du meilleur film étranger brillera cette année par l’absence de plusieurs longs métrages acclamés par ailleurs. L’industrie du cinéma se mondialise, et les Oscar sont devenus un tremplin important pour lancer ou confirmer une carrière, mais certains films ont été notoirement oubliés dans la liste des nominations de cette 80e cérémonie. Le cas le plus remarquable est celui de 4 mois, 3 semaines et 2 jours, du Roumain Cristian Mungiu, que Scott Foundas, critique au La Weekly, qualifie de « film étranger de l’année acclamé à l’unanimité ». Palme d’or au dernier Festival de Cannes, ce film racontant l’histoire d’un avortement a reçu de nombreuses récompenses. « Cela nuit à l’ensemble de la compétition, et quel que soit le vainqueur, on se demandera toujours pourquoi 4 mois, 3 semaines et 2 jours, Persépolis ou d’autres oublis notoires n’ont pas été retenus », estime Foundas. Comme le film roumain, le film d’animation Persépolis, inspiré de la bande dessinée éponyme et autobiographique de Marjane Satrapi, n’a même pas été présélectionné parmi les 63 films candidats à cet Oscar du meilleur film étranger. Il se retrouve toutefois en lice pour l’Oscar du meilleur film d’animation. La visite de la fanfare, autre film très bien accueilli récemment, a été écarté pour un prétexte que d’aucuns jugent contestable : plus de la moitié des dialogues entre la fanfare égyptienne et les villageois israéliens sont en anglais, même s’il s’agit d’un anglais très approximatif. Les cinq films retenus au final sont Les faussaires (Autriche), Beaufort (Israël), 12 (Russie), Katyn (Pologne), et Mongol (Kazakhstan). « Tout le monde s’accorde à dire que cette sélection est embarrassante et fait de cette catégorie la plus problématique de la cérémonie », déclare Robert Koehler, critique cinématographique à l’hebdomadaire du show business Variety. Tout au long de la semaine, les cinq réalisateurs nominés ont d’ailleurs dû répondre à de délicates questions sur les raisons pour lesquelles leurs films ont été choisis plutôt que les grands « oubliés ». Succès commercial dans leur pays, résonance avec l’évolution de leur société, ont-ils répondu. « Beaufort », un fil sur le retrait des soldats israéliens du Liban Beaufort s’intéresse ainsi au retrait des derniers soldats israéliens d’un fort au Liban capturé pendant la guerre de 1982 et insiste sur la futilité de leur mission. Le tournage a été achevé quelques semaines avant le déclenchement, à l’été 2006, de la guerre entre Israël et le Hezbollah. « Il est devenu clair que (le conflit) est cyclique et n’appartient pas au passé », a expliqué son réalisateur israélien, Joseph Cedar. Le Russe Nikita Mikhalkov, qui a déjà décroché l’Oscar du meilleur film étranger avec Soleil trompeur en 1994, a pris le classique de Sidney Lumet, Douze hommes en colère, comme point de départ de son film 12. Les faussaires porte un regard sur la Seconde Guerre mondiale et l’Holocauste, tandis que Katyn raconte le massacre de 15 000 Polonais par les services secrets soviétiques en 1940. L’histoire filmée par le chevronné Andrzej Wajda – déjà récompensé d’un Oscar d’honneur – tient particulièrement à cœur du réalisateur car son père figurait parmi les victimes. Dans Mongol, premier film kazakh nominé pour les Oscar, le réalisateur russe Sergueï Bodrov raconte les débuts de la vie de Gengis Khan dans la steppe mongole.
Alors que la cérémonie des Oscar devait avoir lieu hier dans la nuit, l’Oscar du meilleur film étranger brillera cette année par l’absence de plusieurs longs métrages acclamés par ailleurs.
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