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Énergie Le baril à 100 dollars dope la recherche de pétroles « exotiques »

Avec un baril de pétrole à 100 dollars, la recherche de nouveaux gisements toujours plus difficiles d’accès avec un brut toujours plus coûteux à raffiner devient rentable, ce qui devrait, sinon faire baisser les prix, du moins limiter les risques de pénurie. « La hausse des prix pétroliers fait que les gens qui cherchent du brut ont plus de possibilités », remarquait cette semaine le délégué général de l’Union française des industries pétrolières (UFIP) Jean-Louis Schilansky, ajoutant que les compagnies pétrolières avaient « considérablement augmenté leurs budgets d’exploration-prospection ». Selon Yves Matthieu, ingénieur de l’Institut français du pétrole (IFP), les gisements de pétroles « exotiques », en mer profonde ou lourds et difficiles à raffiner, coûtent 40 à 50 dollars le baril à extraire. À 100 dollars le baril, « il n’y a plus de barrières de prix », ajoute-t-il. Le « off-shore » est ainsi amené à se développer dans le golfe du Mexique, au large du Gabon, du Nigeria, de l’Angola ou du Brésil. Les sables bitumineux du Canada ou le pétrole extralourd de la région de l’Orénoque au Venezuela représentent aussi un formidable potentiel d’hydrocarbures. Au sein même de l’OPEP, des pays qui ont vécu des guerres ou embargos comme l’Irak ou la Libye souffrent de sous-investissement et pourraient receler des ressources inexplorées, remarque Francis Perrin, de la revue Pétrole et gaz arabes. Les experts citent aussi l’Arctique, l’Alaska, la Sibérie ou la mer Caspienne comme autres eldorados potentiels des chercheurs d’or noir. Mais, outre leur coût, les gisements de pétroles non conventionnels posent de nombreuses difficultés d’exploitation et d’acheminement. « Il faut des milliards de dollars pour transformer ces ressources en capacités de production. Est-ce que les investissements vont être faits à temps pour répondre à la demande ? » s’interroge Jean-Marie Chevalier, directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières à l’université Paris-Dauphine. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) table en effet sur une hausse de la demande mondiale à 116 mb/j en 2030, contre 87,6 cette année, tirée par des géants émergents comme la Chine. Loin d’entraîner une suroffre qui calmerait les prix, la production de pétroles non conventionnels devrait tout au plus amortir la hausse de la demande, juge M. Matthieu, qui rappelle que l’époque du pétrole bon marché et abondant est révolue.
Avec un baril de pétrole à 100 dollars, la recherche de nouveaux gisements toujours plus difficiles d’accès avec un brut toujours plus coûteux à raffiner devient rentable, ce qui devrait, sinon faire baisser les prix, du moins limiter les risques de pénurie.
« La hausse des prix pétroliers fait que les gens qui cherchent du brut ont plus de possibilités », remarquait cette semaine...