Cette mesure devrait augmenter les coûts de construction de 1 % Hausse du prix de la tonne de ciment de 8 dollars à partir d’aujourd’hui

Le prix de la tonne de ciment en sac va augmenter de 8 dollars à partir d’aujourd’hui, pour atteindre 91 dollars TTC à la sortie de l’usine, tandis que le ciment en vrac sera vendu dès mi-mars à 80 dollars, contre 72 actuellement. Cette décision a été prise par les trois cimenteries du pays, à l’issue d’une série de réunions avec la commission parlementaire des Travaux publics. Les discussions ont été menées par le député Mohammad Kabbani, M. Fouad Fleifel, de la Direction de protection du consommateur, le président du syndicat des entrepreneurs, Fouad el-Khazen, le DG de la cimenterie Sibline, Nicolas Nahas, le DG de Holcim Liban, Vincent Bouckaer, et le représentant de la cimenterie nationale, Adib Hachem. Les principaux intéressés se sont penchés sur la hausse des coûts subis par les cimenteries, principalement en raison de la flambée du brut. Selon les chiffres soumis à la commission et cités par l’agence al-Markaziya, les combustibles représentent en effet 34 % du coût de production du ciment, les autres postes étant l’électricité (25 %), les matières premières (16 %), les coûts de distribution (13 %), la maintenance (7 %) et la main-d’œuvre (5 %). Avec un baril qui frôle les 100 dollars, les cimenteries ont dit ne pas pouvoir maintenir les prix au niveau actuel, d’autant que le ciment libanais est parmi les moins chers dans la région. Hors coût de transport, la tonne de ciment en Turquie est à 80 dollars, à 85 dollars à Chypre, 90 dollars en Égypte et en Algérie, 109 dollars en Espagne, 110 dollars en Jordanie, 115 dollars au Maroc, 150 dollars en Irak et 160 dollars en Syrie. Cette différence de prix avec les pays voisins favorise d’ailleurs la contrebande. Dans ce secteur, un accord avait autrefois été conclu selon lequel l’État interdit l’importation de ciment étranger à condition que les cimenteries assurent les besoins du pays à des prix raisonnables. Les représentants des pouvoirs publics, MM. Kabbani et Fleifel, ont ainsi agité la menace d’une ouverture à la concurrence étrangère si les prix devaient augmenter davantage. Les cimenteries ont donc assuré que la hausse atteindra huit dollars la tonne au maximum. De leur côté, les entrepreneurs ont souligné la flambée des coûts de construction ces dernières années. Selon l’indice de la Bank Audi, ces coûts ont augmenté d’environ 100 % entre 2001 et 2007, et de 47 % depuis 2005. Au cours du dernier trimestre 2007 seulement, ils ont augmenté en moyenne de 15 %, principalement en raison de la hausse de l’euro et du prix de l’acier, tiré par une forte demande mondiale. Le ciment ne représente toutefois que 5 % des coûts de construction. Selon les participants à la réunion, la hausse de prix décidée par les cimenteries n’augmentera les coûts de construction que de 1 %, tout au plus. La commission a prévu que cette mesure ne se répercutera que faiblement sur le consommateur final, estimant que la hausse des prix sera supportée par les intermédiaires, qui bénéficient de marges élevées.