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Actualités - CHRONOLOGIE

Kostunica appelle Washington à revenir sur sa reconnaissance de l’indépendance du Kosovo Medvedev et Lavrov à Belgrade aujourd’hui

Le favori de la présidentielle russe de dimanche prochain Dmitri Medvedev et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov se rendent aujourd’hui en Serbie, une semaine après la proclamation de l’indépendance du Kosovo, vivement rejetée par le tandem Belgrade-Moscou. MM. Medvedev, premier vice-Premier ministre, et Lavrov vont notamment évoquer avec le président serbe Boris Tadic et son Premier ministre Vojislav Kostunica la situation au Kosovo, selon l’ambassade de Russie à Belgrade. Une semaine après sa proclamation, l’indépendance du Kosovo continue à susciter la colère des Serbes et à alimenter dans la communauté internationale un parfum de guerre froide entre le tandem Belgrade-Moscou et les Occidentaux. À ce jour, dix-huit pays, dont dix des 27 membres de l’Union européenne, ont reconnu le nouvel État. Dix s’y sont opposés. Au sein même de l’UE, la reconnaissance du Kosovo ne fait pas l’unanimité, avec notamment l’Espagne, la Roumanie et Chypre qui la refusent. Pour le président russe Vladimir Poutine, il s’agit d’un « précédent horrible » qui va revenir « dans la gueule » des Occidentaux et aura des « conséquences imprévisibles ». Alors que, dans la semaine, Washington a accusé Moscou de « cynisme » quant à son attitude sur le Kosovo, la Russie a rétorqué dimanche en dénonçant à son tour le soutien américain aux Albanais du Kosovo comme une preuve de « cynisme criant » et « d’indifférence au sort de centaines de milliers de Serbes qui, au XXIe siècle, ont été pratiquement poussés dans un ghetto ». Avec sa visite à Belgrade, M. Medvedev, dauphin désigné de Poutine, s’offre ainsi l’occasion de se positionner dans le bras de fer avec les États-Unis sur l’un des dossiers les plus sensibles. MM. Medvedev et Lavrov sont les premiers dirigeants internationaux d’envergure qui se rendent à Belgrade après la manifestation géante qui a réuni jeudi plus de 150 000 personnes dans la capitale serbe pour protester contre l’indépendance du Kosovo. Elle avait été entachée par de violents incidents perpétrés par des groupes d’émeutiers qui ont attaqué plusieurs ambassades occidentales, dont celle des États-Unis où ils ont provoqué un incendie. L’ensemble de la communauté internationale a condamné ces violences, mais Moscou a toutefois renvoyé la responsabilité aux pays qui ont reconnu « unilatéralement » l’indépendance du Kosovo. Parallèlement, le Premier ministre Serbe, Vojislav Kostunica, a demandé aux États-Unis de « permettre » le retour à la situation d’avant la proclamation d’indépendance et de reconnaître ainsi la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo. Il faisait référence à la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a prévu que ce territoire serait administré par l’ONU tout en restant sous souveraineté serbe. À Pristina, le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi a rétorqué en affirmant que « tout le territoire du Kosovo est sous contrôle total de l’OTAN, de la police du Kosovo et de la mission de l’ONU ». Il a appelé les Serbes du Kosovo à « s’intégrer dans les institutions démocratiques » du nouvel État. Sur le terrain, au Kosovo, plusieurs centaines de Serbes ont manifesté hier pour la sixième journée consécutive sans incident à Kosovska Mitrovica, la ville ethniquement divisée entre Serbes et Albanais dans le nord du Kosovo, pour rejeter l’indépendance de ce territoire. En raison de ces manifestations, le représentant spécial de l’Union européenne au Kosovo, le Néerlandais Pieter Feith, a indiqué samedi avoir décidé du retrait du personnel de l’UE présent dans le nord du Kosovo. Les ambassadeurs des pays de l’Union européenne à Sarajevo ont par ailleurs rejeté samedi une résolution adoptée récemment par le Parlement de Republika Srpska (RS) proclamant le droit à l’indépendance de cette entité serbe de Bosnie après celle du Kosovo. Une majorité écrasante de Serbes bosniaques – 31 % des quelque 3,8 millions d’habitants de la Bosnie – est favorable à une sécession, voire même au rattachement à la Serbie, qu’ils perçoivent comme la « mère patrie ».
Le favori de la présidentielle russe de dimanche prochain Dmitri Medvedev et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov se rendent aujourd’hui en Serbie, une semaine après la proclamation de l’indépendance du Kosovo, vivement rejetée par le tandem Belgrade-Moscou. MM. Medvedev, premier vice-Premier ministre, et Lavrov vont notamment évoquer avec le président serbe Boris Tadic et son...