Rugby - Tournoi des six nations Les Français et les Gallois à l’attaque

Seuls invaincus, le pays de Galles et la France vont tenter aujourd’hui de faire un nouveau pas vers un duel pour le grand chelem au dernier jour du tournoi des six nations, le 15 mars. Pour atteindre ce but, Gallois et Français vont cependant devoir franchir l’obstacle de la troisième journée charnière. Le pays de Galles ouvrira le festival de trois matchs à 17h (heure de Beyrouth) en recevant l’Italie. Deux heures plus tard, l’Irlande fera à l’Écosse les honneurs de Croke Park. À 22h, la clameur du Stade de France saluera le coup d’envoi de France-Angleterre. Les Gallois abordent leur match revitalisés par l’arrivée à leur tête de Warren Gatland qui semble être parvenu à injecter de la rigueur néo-zélandaise à de naturels manieurs de ballon. Le nouvel entraîneur n’a pas laissé s’installer la complaisance qu’auraient pu provoquer la première victoire à Twickenham depuis 20 ans et un net succès (30-15) sur l’Écosse au Millennium Stadium de Cardiff. Il a effectué six changements, remplaçant en bloc la charnière pour faire entrer Dwayne Peel et Stephen Jones et la première ligne qui sera composée de Gethin Jenkins, Matthew Rees et Rhys Thomas. Cette vigilance s’explique peut-être par le fait que les Gallois ont perdu à Rome, 23-20, l’an dernier, et avaient concédé un match nul 18-18 à domicile aux Italiens en 2006. L’arrivée de Nick Mallett, ancien entraîneur des Springboks et du Stade français, à la tête du rugby italien brouille encore un peu plus les cartes d’autant que les Azzuri ont fait trembler l’Angleterre il y a 15 jours avant de s’incliner 23-19. Les Anglais, finalistes de la Coupe du monde, s’en sont retrouvés fragilisés avant de se déplacer à Paris. Construire ou survivre Les retours des piliers Phil Vickery, également redevenu capitaine, et Andrew Sheridan et la présence de Jonny Wilkinson maintiennent le XV d’Angleterre sur la voie qui l’a conduit au titre mondial en 2003 et à la finale en 2007. L’entraîneur Brian Ashton se proclame « grand admirateur du rugby français » et dit rêver de le battre à son propre jeu, mais il serait étonnant que les Anglais ne tentent pas d’imposer une terrible bataille de tranchées avec tir de barrage aérien. Cette tactique avait suffi lors de la demi-finale de la Coupe du monde, le 23 octobre dernier, mais le XV de France de Bernard Laporte s’était alors prêté à ce triste jeu. Le nouvel entraîneur, Marc Lièvremont, a « la certitude » que son équipe « ne battra pas les Anglais à leur propre jeu ». Lancé sur la voie d’un rugby de mouvement et à risques valorisé par sept essais marqués aux Écossais et aux Irlandais, il alignera un axe 8-9-10 au capital de cinq sélections et à la moyenne d’âge de 21 ans et se passera d’un buteur de métier. L’entraîneur du XV de France s’est également attaché à « dédramatiser » la rencontre. « Nous sommes en construction. C’est une troisième étape, il faut la voir dans cette sorte de cycle d’évolution contre un adversaire de très forte qualité », dit-il. Plutôt que construire, survivre sera le mot d’ordre des entraîneurs écossais et irlandais, Frank Hadden et Eddie O’Sullivan. Déjà lesté de deux défaites, le premier a rappelé Chris Paterson à l’ouverture, donné le capitanat au demi de mêlée Mike Blair et titularisé un ancien basketteur, Scott MacLeod, en deuxième ligne. Le second n’a effectué que deux changements. Il a rappelé l’ailier de l’Ulster Tommy Bowe à la place de Gordon Murphy et titularisé Mick O’Driscoll aux dépens de Malcolm O’Kelly et Paul O’Connell en deuxième ligne. Le principal souci de l’Irlande s’appelle cependant Brian O’Driscoll, qui semble avoir perdu la vitesse et le brio de ses plus beaux jours, et, dernier avatar, souffre d’une contracture à un mollet.