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Actualités - CHRONOLOGIE

DISTINCTION - Douzième édition du prix Phénix remis à la Banque Audi Carole Dagher et Georgia Makhlouf, ou la résistance par l’écriture

Né il y a douze ans en France à l’occasion du Salon « Livres du Sud », le prix Phénix, devenu une tradition, a été décerné cette année à deux lauréates ex aequo, Georgia Makhlouf (« Les Hommes debout ») et Carole Dagher (« La princesse des Batignolles »), au cours d’une cérémonie conviviale qui s’est déroulée à la Banque Audi (centre-ville). « Dans les moments difficiles que traverse le pays et à l’heure où des milliers de jeunes prennent le chemin de l’exil, il est important pour nous de ne pas baisser les bras, de continuer à défendre la culture libanaise et d’apporter notre appui à nos artistes et écrivains » : c’est ainsi que s’est exprimé Raymond Audi, en mettant l’accent sur l’importance d’un prix qui en est à sa douzième édition, avant de passer la parole à Alexandre Najjar qui a présenté les heureuses gagnantes. « Politologue, journaliste et romancière, Carole Dagher est une véritable militante qui a toujours eu le Liban au cœur », a-t-il dit. La princesse des Batignolles, son dernier roman publié aux éditions du Rocher, nous entraîne au XIXe siècle sur les traces d’une Libanaise, une princesse du Levant, qui, de Paris au Caire, va connaître toutes sortes d’aventures passionnantes. Georgia Makhlouf, universitaire, docteur en sciences de la formation et de la communication, anime depuis plusieurs années des ateliers d’écriture. Elle a à son actif plusieurs ouvrages, dont Les Hommes debout, qui rend un vibrant hommage aux Phéniciens. « Sans chauvinisme, souligne Alexandre Najjar, Georgia Makhlouf nous dit la grandeur de cette civilisation et nous révèle sa Phénicie intérieure. Au terme d’un cheminement jalonné de réflexions profondes et de découvertes insolites. » « Ces deux livres ont séduit le public qui n’a pas pu les départager », poursuit Najjar, qui a rappelé à l’audience que « le roman libanais d’expression française, né au siècle dernier grâce à trois femmes (Evelyne Bustros, Amy Kheir et Jeanne Arcache), voit sa tradition se perpétuer par les lauréates d’aujourd’hui. » « Enfin, poursuit Najjar, ces femmes de lettres défendent, par leurs écrits, une certaine idée du Liban en mettant en valeur notre patrimoine menacé par l’obscurantisme de ceux qui nient l’indépendance, voire l’identité du Liban. Elles font ainsi de la résistance au nom d’une culture toujours vivante malgré toutes les épreuves. » En réitérant ses remerciements à la Banque Audi Saradar Group et plus particulièrement à Raymond et Georges Audi, Najjar a espéré que le nom du lauréat de 2008 soit proclamé dans le cadre du Salon du livre qui a été annulé cette année en raison des circonstances. Par la suite, Raymond Audi et Alexandre Najjar ont remis les prix aux lauréates. Dagher a qualifié Raymond Audi de « mécène des arts et des sports ». «C’est un bâtisseur de projets », a dit Makhlouf en évoquant Alexandre Najjar, avant de parler de sa « Phénicie buissonnière » et des chemins de traverse qu’elle a empruntés pour écrire ce livre. Archéologue à sa manière, puisqu’elle fouille dans les mots, la lauréate a rendu hommage à ceux qui l’ont précédée, les vrais archéologues, ainsi qu’à « leur travail silencieux ». « Ils nous apprennent la ténacité, a-t-elle dit, l’exigence du travail collectif et la modestie. » C’est Carole Dagher qui a clôturé cette cérémonie conviviale. Après avoir évoqué la période difficile où elle a écrit ce livre, elle a dédié La princesse des Batignolles aux martyrs de la révolution du Cèdre et à tous ceux qui se battent pour un Liban meilleur. « On devrait tous s’inspirer de la devise gravée sur la monnaie de Paris, a t-elle conclu : Créer c’est vivre deux fois et faire chanter l’univers. »
Né il y a douze ans en France à l’occasion du Salon « Livres du Sud », le prix Phénix, devenu une tradition, a été décerné cette année à deux lauréates ex aequo, Georgia Makhlouf (« Les Hommes debout ») et Carole Dagher (« La princesse des Batignolles »), au cours d’une cérémonie conviviale qui s’est déroulée à la Banque Audi (centre-ville).
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