PORTRAIT Carlos Lage, l’outsider du régime cubain pour la succession de Fidel

Considéré comme un outsider à la succession de Fidel Castro, qui a annoncé hier son retrait officiel à 81 ans, le vice-président cubain Carlos Lage, 56 ans, pourrait incarner la nouvelle génération de dirigeants chargée de réformer le régime. Même si Raul Castro, le frère de Fidel, qui a hérité de la présidence par intérim à la suite de son opération en juillet 2006, demeure grand favori à sa succession, ce médecin davantage réputé pour son tempérament flegmatique que pour ses grands discours apparaît comme un candidat crédible. Pour de nombreux experts étrangers ou cubains, ainsi que des diplomates, il est le « chef opérationnel » du gouvernement, l’un des dirigeants cubains les plus en vue, et pourrait créer la surprise lors de la convocation du Parlement qui doit désigner dimanche le nouveau chef de l’Exécutif. Il est l’un des cinq vice-présidents du Conseil d’État et son actuelle fonction de secrétaire du comité exécutif du Conseil des ministres correspond à un poste de Premier ministre. Longtemps dirigeant des jeunesses communistes, Carlos Lage, pédiatre de formation et diplômé en sciences sociales, a accompli des missions médicales en Éthiopie, avant de rejoindre les premiers cercles du castrisme qui le propulseront au gouvernement. Député depuis 1976, membre du comité central du Parti communiste et de son très fermé bureau politique, il a incarné les timides réformes économiques lancées durant la pire crise traversée par Cuba en 1993 et 1994, après la chute de l’Union soviétique. Pendant la convalescence de Fidel Castro qui dure depuis plus d’un an et demi, Carlos Lage, qui jouit d’un profond respect dans les rangs officiels en dépit de son manque de charisme, s’est converti en l’un des principaux émissaires du régime à l’étranger, où sa haute taille – 1 m 80 pour 90 kilos – et sa calvitie sont devenues familières.