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États-Unis Bernanke prévoit une croissance lente et reste prêt à agir au besoin

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a pronostiqué hier une période de croissance « lente » aux États-Unis avant une amélioration d’ici à la fin de l’année et s’est redit prêt à baisser les taux en cas de dégradation de l’économie. « Pour le moment, mon scénario de base prévoit une période de croissance lente, suivie par une croissance un peu plus forte d’ici à la fin de l’année lorsque les effets du plan de relance monétaire et budgétaire commenceront à se faire sentir », a affirmé M. Bernanke devant le Sénat. Son scénario de base prévoit « une amélioration de la situation », mais « il y a toujours des risques qui pèsent sur la croissance », a-t-il averti, en citant notamment une détérioration plus marquée que prévu de la crise immobilière ou de la situation de l’emploi, ou encore un nouveau resserrement du crédit. D’ici à une semaine, la Fed va actualiser ses prévisions « et elles montreront des projections de croissance plus faibles », a ajouté M. Bernanke. C’est pourquoi le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) « va continuer à évaluer les effets qu’ont les événements financiers » et « agira en temps voulu, et si besoin est, pour contrer ces risques », a-t-il ajouté, répétant une phrase déjà présente dans le dernier communiqué de la banque centrale. Les analystes avaient interprété cette formule comme une promesse voilée de réduire encore les taux d’intérêt si la situation venait à se dégrader. Depuis l’été, la Fed a déjà baissé son taux directeur de 2,25 points, à 3 %, avec une réduction spectaculaire de 1,25 point en l’espace de huit jours en janvier. Les commentaires modérés de M. Bernanke sur l’inflation plaident aussi en ce sens. Selon lui, « les prix à la consommation devraient se modérer après les sommets atteints récemment », et les attentes d’inflation à long terme ne devraient pas déraper. Pour Brian Bethune du cabinet Global Insight, « la Fed va baisser son taux d’un demi-point le 18 mars et d’un demi-point supplémentaire le 30 avril. Cela portera le taux directeur à 2 %, et la Fed va sans doute le laisser à ce niveau juqu’à la fin 2008 ». En ce qui concerne la croissance, les prévisions livrées hier par le patron de la Fed restent assez prudentes, avec une série de facteurs négatifs à court terme. Le resserrement du crédit opéré par les banques risque de continuer à brider la croissance, et il faut sans doute s’attendre à ce qu’elles passent de nouvelles dépréciations d’actifs, a-t-il estimé. Il est aussi probable selon lui que la construction de logements va continuer de baisser, et que la consommation des ménages sera affectée par le ralentissement des embauches, la cherté de l’énergie, la baisse de la Bourse et la dépréciation de l’immobilier. Toutefois, l’entrée en vigueur du vaste plan de relance budgétaire devrait donner un coup de fouet à l’économie en soutenant les dépenses des ménages et des entreprises « au second semestre de cette année et jusqu’au début de l’an prochain », a-t-il ajouté, en qualifiant ce plan d’« utile ». Le président américain George W. Bush a signé mercredi la loi sur le plan de relance qui permettra d’injecter 168 milliards de dollars en deux ans dans l’économie américaine pour lui éviter de tomber en récession. Ce plan prévoit de généreuses remises d’impôts pour quelque 130 millions de personnes. Le secrétaire au Trésor Henry Paulson a répété hier que les chèques commenceraient à partir « début mai » et que la majorité d’entre eux serait envoyée à l’été. « L’économie américaine est fondamentalement forte et résistante », et « elle va continuer à croître », quoique son rythme dans les trimestres à venir sera sans doute « plus lent que ce que nous avons vu ces dernières années », a assuré de son côté M. Paulson.
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a pronostiqué hier une période de croissance « lente » aux États-Unis avant une amélioration d’ici à la fin de l’année et s’est redit prêt à baisser les taux en cas de dégradation de l’économie.
« Pour le moment, mon scénario de base prévoit une période de croissance lente, suivie par...