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Tchad - Les autorités présentent à la presse une centaine de rebelles capturés « Ce sont des prisonniers de guerre, pas des touristes »

Une centaine de rebelles sont assis à même la terre, pieds nus, silencieux, l’air abattu, souvent très jeunes. Impossible de croiser leur regard. Ils n’ont pas réussi à s’emparer de N’Djamena. Leurs vainqueurs de la féroce bataille de N’Djamena des 2 et 3 février, le camp du président tchadien Idriss Deby Itno, les présentent à la presse dans une courette étroite de l’école de la gendarmerie nationale de la capitale. Dans la cohue et sous les caméras, ils sont les seuls à rester silencieux, serrés les uns contre les autres, parfois sous perfusion. « Nos forces ont réussi à capturer tous ces éléments de la Légion islamique, à la solde du Soudan », affirme le ministre tchadien de l’Intérieur, Ahmat Mahamat Bashir. « Voilà les preuves. Sur cette table, vous avez des cartes de ces mercenaires qui appartiennent à la Légion islamique, à el-Qaëda », poursuit le ministre, en désignant quelques documents d’identité imprimés parfois en arabe, parfois en français, posés sur une table bancale. Puis il ajoute : « Ce sont des prisonniers de guerre, pas des touristes, et ils seront jugés comme tels ». Au total, les prisonniers de l’Alliance rebelle détenus par les autorités tchadiennes sont 135 dans la gendarmerie. La majorité est soudanaise, affirme le ministre. N’Djamena accuse Khartoum d’être derrière la rébellion. Dans N’Djamena, l’armée poursuit les fouilles maison par maison. Bien que le couvre-feu soit porté à minuit, pratiquement personne ne circule dans la ville à la nuit tombée. Les habitants disent qu’il y a encore des pillages, que les soldats « arrachent les affaires, les motocyclettes ». Certains journalistes veulent interroger des détenus en présence de leurs gardiens. Le feu vert est donné, un très jeune se lève, hésitant, et bredouille quelques mots en arabe devant une caméra. Le ministre l’interrompt très vite : « Tais-toi, tu racontes ta vie, assieds-toi ! » Puis les autorités décident d’interrompre la présentation des prisonniers. Le show est terminé. Par ailleurs, l’armée française a « acheminé des munitions destinées aux forces tchadiennes » pendant la récente offensive des rebelles contre le régime du président Idriss Deby Itno, a déclaré hier le porte-parole du ministère français de la Défense. Il s’est refusé à préciser la nature des munitions et les quantités livrées à l’armée nationale tchadienne et n’a pas non plus précisé d’où étaient partis les avions français. Les rebelles ont accusé la France d’avoir « participé directement aux combats », ce que Paris a une nouvelle fois démenti hier par la voix du ministre de la Défense Hervé Morin.
Une centaine de rebelles sont assis à même la terre, pieds nus, silencieux, l’air abattu, souvent très jeunes. Impossible de croiser leur regard. Ils n’ont pas réussi à s’emparer de N’Djamena. Leurs vainqueurs de la féroce bataille de N’Djamena des 2 et 3 février, le camp du président tchadien Idriss Deby Itno, les présentent à la presse dans une courette étroite...